Le groupe radiophonique NRJ tient à sa stratégie internet. “ La diffusion musicale sur notre réseau de sites est un axe prioritaire dans le développement de nos activités online“, assurait Pierre-Jean Bozo, le directeur général de NRJ, dans les colonnes du Nouvel Hebdo à la fin du mois de juin. Deux mois plus tard, l’ambition se concrétise.
Service commun aux 4 sites
E-NRJ, filiale internet du groupe, s’apprête à lancer sur ses quatre sites maison ( NRJ.fr, CherieFM.fr, Nostalgie.fr et Rireetchansons.fr) un service de CD à la carte en partenariat avec TF1music.fr et, surtout, un service de téléchargement payant. “ Nous sommes déjà le premier groupe musical français sur le net avec une audience proche des 30 millions de pages vues sur l’ensemble de nos sites. Il est donc logique de vouloir nous imposer comme distributeur leader de musique en ligne“, explique Augustin Ory, le directeur d’e-NRJ.
Une cession de Bestofcity ?
NRJ mise notamment sur un partenariat avec l’Italien Vitaminic, premier distributeur indépendant de musique sur internet en Europe, dont il est devenu actionnaire au printemps en échange de ses 16 % dans FranceMP3.com. Ce qui n’empêche pas le groupe de Jean-Paul Baudecroux de discuter “ avec tous les détenteurs de catalogue “. “À l’origine, nous avons adopté une stratégie visant à multiplier les participations dans des domaines éloignés de notre activité principale radiophonique“, reconnaît Augustin Ory. Cette époque est aujourd’hui révolue.E-NRJ consolide désormais ses positions dans les domaines connexes aux stations. La division internet de NRJ vient ainsi de prendre 80 % du capital de Rigoler.com afin “de jouer les synergies avec Rireetchansons.com.” Toutefois, les deux sites ne devraient pas fusionner, chacun utilisant le contenu de l’autre. Au rayon des synergies, l’activité city guide du groupe semble en revanche en question. On prête facilement à NRJ des velléités de cession de son réseau Bestofcity. “ Il n’en est rien“, répond catégorique Augustin Ory. Et le DG d’e-NRJ de reconnaître que “ les dix mois à venir seront marqués par des concentrations dans ce secteur “. Aujourd’hui, avec un chiffre d’affaires mensuel d’environ 60 980 euros (400 000 francs), Bestofcity est encore très loin de la rentabilité. Ce qui est d’ailleurs le cas de l’ensemble du pôle internet de NRJ.E-NRJ tablait initialement sur un volume d’affaires de 4,7 millions d’euros sur l’exercice 2001. Au final, la filiale n’en réalisera qu’environ 3 millions, dont plus de 70 % proviennent de NRJ Link (la régie publicitaire des activités internet).
Une diversification qui n’a pas encore porté ses fruits
D’ici à deux ans, Augustin Ory prévoit de générer la moitié des recettes d’e-NRJ grâce à la vente de musique, aux opérations spéciales (jeux surtaxés, opérations SMS) et à la commercialisation de la base de données (riche de 200 000 contacts). En attendant, le point d’équilibre d’e-NRJ reste fixé à 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. Autant dire que la route vers la rentabilité est encore longue…
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