L’heure est venue pour Novell de faire le point sur sa situation et sur le rachat de Cambridge Technology Partners (CTP). Pour un montant de 266 millions de dollars, la firme s’est offert cette société de services spécialisée dans l’e-business. Et, de fait, la salle était comble à l’occasion de sa conférence annuelle. Partenaires, clients, utilisateurs, consultants et analystes s’y sont précipités pour obtenir des précisions sur la nouvelle orientation de l’éditeur. Le message a été concis, Novell veut devenir “un fournisseur de solutions e-business”. Un message qui ne pouvait que passer, tant ses responsables avaient à c?”ur de le délivrer. Novell s’engage donc sur une nouvelle voie.
Éric Schmidt, le p.-d.g. actuel, cède sa place
Avec les trois mille consultants de CTP, la société veut consolider sa stratégie One Net, lancée en grande pompe l’année dernière et qui n’a pas connu le succès escompté autour d’une offre d’accès sur les solutions. “One Net est la combinaison de tout ce que Novell a réalisé ces dernières années”, réaffirme Éric Schmidt, p.-d.g. depuis 1997. Avec ce rachat, Novell inaugure la ” coopétition “?” contraction de coopération et de compétition ?”, puisque, si CTP devient une filiale à 100 %, elle devrait continuer à travailler avec les autres acteurs du marché, tels HP, Microsoft ou Sun Microsystems, qui, eux aussi, ont leur solution One Net maison. Autre conséquence : Éric Schmidt cède sa place à son homologue de CTP, Jack Messman. “Messman sait comment diriger un business orienté solutions”, justifie Éric Schmidt. Ce dernier assurera tout de même les rôles de président du conseil d’administration et de chef de la stratégie chez Novell, mais aussi de… p.-d.g. de Google (moteur de recherche Internet). Aujourd’hui, la vente de solutions ne représente que 5 % du chiffre d’affaires de l’éditeur et, avec l’arrivée de CTP, l’objectif est fixé à 30 % d’ici à la fin 2001. Un objectif qui ne semble pas impossible à atteindre, vu le catalogue produits et les technologies de l’éditeur. Mais la réussite dépend surtout de l’intégration des équipes de Novell et de CTP. Sur ce point, messieurs Schmidt et Messman répondent que ces dernières ont déjà eu l’occasion de travailler ensemble.
Une fusion pour se remettre sur les rails
En revanche, rien n’a filtré sur l’efficacité de ce duo ni sur le chiffre qu’il a pu générer. Un chiffre qui n’a pas permis aux deux acteurs de réaliser une bonne année 2000. Mais cette fusion est destinée à augmenter la synergie entre les deux équipes pour les remettre sur les rails. Toujours est-il que Novell dispose de technologies et de produits suffisamment pertinents pour assurer le succès de la nouvelle orientation et de son offre One Net. Système d’exploitation serveur, annuaire, méta-annuaire, authentification, coupe-feu, cache, les ingrédients sont réunis. Ne manque que la méthode commerciale. Novell va tenter de la trouver avec CTP… avant que l’ensemble ne soit en quête d’un nouvel appui.
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