Passer au contenu

Novell rachète Cambridge Technology Partners et se sépare d’Eric Schmidt

La société de conseil deviendra une filiale de l’éditeur. Novell se donne ainsi les moyens de réaliser sa stratégie : devenir fournisseur de solutions.

L’éditeur Novell rachète pour environ 250 millions de dollars par échange d’actions la société de conseil Cambridge Technology Partners. Les conseils d’administration des deux entreprises se sont déclarés favorables à cette opération, qui devrait se clore dans moins de trois mois. Une fois l’acquisition effectuée, Cambridge deviendra une filiale à 100 % de Novell.A l’occasion de l’annonce du rachat, on apprenait aussi qu’Eric Schmidt, PDG de Novell depuis 1997, quittait ses fonctions. Il conserve néanmoins la présidence du conseil d’administration de l’éditeur et reçoit le titre de chef de la stratégie. Il sera remplacé par Jack Mesmman, jusqu’ici PDG de Cambridge et membre du conseil d’administration de Novell.

Une opération qui permet à Novell de vendre des solutions

Cette acquisition est ” exactement ce qu’il faut pour propulser Novell vers un nouveau domaine de relations avec les clients et les partenaires basées sur les solutions “, a déclaré Eric Schmidt.Le rachat de Cambridge ne manque en effet pas de logique : la majorité des déploiements de logiciels Novell, qu’il s’agisse de l’annuaire d’entreprise eDirectory ou des applications de la gamme Net Services, s’accompagne de la vente de services. L’éditeur a multiplié depuis deux ans les partenariats à cette fin, en particulier avec Cap Gemini Ernst & Young, Computer Science Corporation, Deloitte & Touche ou encore PricewaterhouseCoopers, et s’est doté d’une équipe de 300 consultants en interne.Désormais, Novell pourra effectuer tout le travail de conseil et d’assistance au déploiement avec son propre personnel, et passer réellement à un modèle de vente de solutions.

Une fusion entre deux entreprises affaiblies

Cette fusion pourrait annoncer une nouvelle vague de consolidations, non plus menées par des entreprises en pleine croissance, mais effectuées par des sociétés en perte de vitesse et qui espèrent en se rapprochant atteindre de nouveau une masse critique efficace. En effet, aucune des deux entreprises ne se porte bien.Cambridge Technology Partners vient d’annoncer la suppression de plus de 200 postes sur 3 900. Les prévisions de chiffre d’affaires pour le premier trimestre viennent d’être revues à la baisse, de 125 millions de dollars à 120 millions de dollars. La valorisation boursière de l’entreprise s’est dépréciée de 94 % depuis son plus haut niveau atteint en juillet 1998.

Le nouveau Novell devrait réaliser 1,5 milliard de dollars de CA en 2001

Novell égale presque cette contre-performance, avec une action dévalorisée de 84 % en un an, un chiffre d’affaires 2000 en baisse et deux trimestres déficitaires. Cependant, l’éditeur réussit un rachat impensable il y a encore quelques mois. Il emporte Cambridge pour 250 millions de dollars, soit moins de la moitié du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise (586,6 millions de dollars en 2000 et 525 millions prévus en 2001).Le nouveau groupe peut compter sur des revenus dépassant le milliard et demi de dollars en 2001, et sur quelques bénéfices.Ce sont donc deux firmes dévalorisées et sérieusement secouées qui fusionnent à bon compte. Certes, les investisseurs restent méfiants (l’action Novell a perdu 12,4 % à mi-séance mardi 13 mars à New York), mais la nouvelle entité a quelques arguments pour remonter la pente, du moins dès que le marché informatique sera sorti de la crise qu’il traverse actuellement.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Renaud Bonnet