Décidément, Novell a le portefeuille leste depuis deux ans. Après ses rachats successifs de la société de conseil et de services Cambridge Technology Partners et de l’éditeur de serveur d’applications Silver Stream, son
intérêt pour l’environnement Linux s’est confirmé cet été, avec l’acquisition de Ximian, un spécialiste de l’Open Source apportant dans sa dot messagerie,
connecteurs, outils d’administration et de développement.
Un rachat finalisé au mieux début 2004
Aujourd’hui, Novell tire quelque 210 millions de dollars en liquide de son bas de laine, pour s’offrir la distribution Suse Linux. Comme toujours en pareil cas, il faudra pour valider la transaction obtenir
l’accord des autorités de régulation comme des actionnaires des deux entreprises. Novell espère ainsi boucler l’opération pour le mois de janvier 2004.Dans la foulée, ce récent chantre de Linux indique qu’IBM a l’intention d’investir 50 millions de dollars en bons convertibles en actions Novell privilégiées (convertible preferred stock).
Les deux parties envisagent d’élargir l’accord commercial passé précédemment au soutien de tous les logiciels Open Source de Suse Linux fonctionnant avec les équipements eServer d’IBM. A la condition que la reprise de Suse
aboutisse.Par ce rachat, Novell complète son portefeuille de technologies Linux, sur les versants clients et serveurs, et espère jouer de la complémentarité entre les produits Open Source de Suse et de Ximian avec ses propres solutions de gestion
de réseau, d’identité et de services (assistance, formation et conseil).De son côté, l’éditeur allemand justifie ainsi son ralliement : ‘ Nous disposons désormais pour nos déploiements Linux de services de conseil et de soutien technique d’envergure mondiale, grâce à
Novell ‘, écrit Richard Seibt, PDG de Suse Linux sur le site Web de l’entreprise. Novell espère obtenir le même succès avec Suse aux Etats-Unis que dans le fief de l’éditeur Open Source, en Allemagne.
affichée : dépasser RedHat, le leader actuel.
Un marché tiré par les services
‘ Ma première réaction à chaud est qu’il est étonnant qu’un éditeur privé de cette taille se lance dans l’Open Source. Ma deuxième réaction est que cela confirme la volonté de Novell de vivre de plus
en plus du service et non de la vente de licences ‘, observe Henry Peyret, analyste chez Giga Group.Gary Barnett, directeur de recherche chez Ovum, commente ainsi le rachat : ‘ Cette annonce propulse Suse parmi les acteurs majeurs du monde Linux par sa capacité à innover au plan technologique mais aussi à assurer
un soutien à ses clients. Suse représente désormais une menace sérieuse pour RedHat dans la prédominance de ce marché ?” ce dont devraient profiter les utilisateurs des deux distributions. ‘ Olivier Guilbert, patron de la société de services Open Source Idealx, estime qu’il est trop tôt pour se prononcer sur la portée de ce rachat. ‘ Néanmoins, c’est un signe clair que Linux est devenu
incontournable et que le mouvement que nous constatons depuis quelques mois de migration et de rationalisation des infrastructures hétérogènes vers des plates-formes Linux va s’accélérer considérablement. ‘ Quant à François
Bancilhon, directeur général de Mandrakesoft, éditeur français de la distribution éponyme, il voit la nouvelle d’un bon ?”il : ‘ C’est un signe du développement et de la maturité de ce marché. L’idéal
est que nos concurrents aillent bien et que nous grandissions aussi. Il faut dans ce domaine des acteurs plus solides, capables de rivaliser avec nos vrais concurrents externes, Microsoft par exemple. ‘ Restant seul éditeur indépendant avec Debian d’une distribution Linux, Mandrakesoft envisage pour le moment de poursuivre son développement en solo, en tirant à parité ses revenus de trois marchés : les grands comptes, les
PME et les utilisateurs personnels. Reste que la concentration du monde Linux poursuivra sans doute son ?”uvre dans les prochains temps.
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