Les clients de Novell ont le sens de la formule : “Vous inventez le feu, mais ce sont des hamburgers que l’on veut acheter.” Loin de s’offusquer du reproche, Eric Schmidt, président de Novell, s’en est fait l’écho par le rachat, pour 266 millions de dollars, de Cambridge Technology Partners (CTP), un intégrateur de systèmes récemment reconverti dans les solutions e-business. En gagnant plus de trois mille consultants d’un coup, Novell souhaite se transformer en fournisseur de solutions, et non plus seulement en vendeur de boîtes. Il y avait urgence : Netware n’est plus un moteur de croissance, et les ventes d’annuaires et des services associés ne progressent pas aussi vite que prévu.
Eric Schmidt passe la main à Jack Messman
Le changement d’organisation est brutal. Ainsi, les points de croissance que les partenaires intégrateurs n’ont pas réalisés devront désormais être gagnés par les équipes internes. Celles-ci devront, à leur tour, faire le grand écart entre le catalogue de produits et la vision internet de l’éditeur – dans laquelle l’interconnexion des réseaux apporte la souplesse et la puissance. Reste que les logiciels de Novell, le serveur d’annuaires NDS et les outils complémentaires DirXML et iChain ne couvrent qu’en partie les besoins des entreprises. Les projets que mèneront les consultants de CTP pour le compte de Novell devront donc toujours associer de multiples produits – par exemple, des applications verticales ou des outils de commerce électronique.Novell devra, dans le même temps, se forger une nouvelle image. “L’entreprise doit communiquer sur ses réussites “, conseille Rebecca Wettemann, analyste chez Nucleus. C’est à cette condition que l’éditeur pourra se faire entendre des directions générales, devenues décideurs sur les gros projets internet. C’est un défi pour Novell, dont les interlocuteurs traditionnels sont plutôt des responsables réseaux.Le chantier est lancé, mais il ne sera pas conduit par Eric Schmidt. Celui-ci a décidé de passer la main pour se consacrer aux questions stratégiques. Jack Messman, qui était à la tête de CTP, lui succède au poste de PDG vingt ans après avoir quitté Novell.
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