Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, l’avait promis aux organisateurs du Festival Art Outsiders en septembre 2001 : il doterait prochainement la capitale d’un espace d’exposition permanent dédié à l’art numérique.Engagement en passe d’être tenu : l’ex-théâtre de la Gaîté Lyrique devrait, dès cet automne, devenir la Gaîté de Paris ( www.la-gaite-de-paris.info), un centre d’animation et de diffusion largement consacré à la promotion des ?”uvres digitales, confié à un pionnier du multimédia, Pierre Bongiovanni. Directeur du CICV-Pierre-Schaeffer (Centre international de création vidéo), ouvert il y a plus de dix ans à Hérimoncourt (pays de Montbeliard), l’homme prévient qu’il veut “créer du lien avec les habitants du quartier et les Parisiens en général” et que le lieu n’a pas vocation à devenir une “institution-phare” des arts numériques, à la manière du ZKM ( www.zkm.de) de Karlsruhe, référence internationale en la matière.
La fabrique d’Hérimoncourt
Une exigence de proximité avec l’environnement géographique immédiat que Pierre Bongiovanni à déjà appliquée au CICV, très ancré dans le tissu local. Financé, pour l’essentiel, par des subventions des collectivités locales (1,07 million d’euros), le CICV accueille et accompagne une centaine d’artistes en résidence, produit des spectacles et des installations multimédias, anime le site www.next-movies.com (sorte de cimaise virtuelle des artistes du CICV), mais aussi monte un festival itinérant d’art numérique en pays de Montbelliard et forme des publics scolaires de la région aux nouvelles technologies dans l’art.
L’Ovni Cube
C’est à peu près le même budget – 1 million d’euros – qui fait tourner Le Cube, l’autre Ovni du paysage artistique contemporain, puisqu’il s’agit, en attendant l’ouverture de la Gaîté de Paris, du seul centre entièrement dédié à la promotion et la diffusion de la création numérique en France – le CICV, lui, n’est qu’un lieu de production. Installé depuis septembre 2001 à Issy-les-Moulineaux, voulu par le technophile maire de la ville, André Santini, cet espace de 700 mètres carrés, doté de 60 ordinateurs équipés des derniers logiciels multimédias, initie le grand public aux outils numériques, l’accompagne dans des projets artistiques, programme expositions et performances multimédias (le dimanche et le jeudi), organise des événements (le Festival de la Cité numérique et les États généraux de l’écriture interactive, en octobre) et apportera un soutien technique et artistique, dès la rentrée, à des créateurs spécialisés dans la réalité virtuelle. Un lieu hybride donc, à la croisée des Espaces cultures multimédias – réseau, dont Le Cube fait d’ailleurs partie, mis en place par l’État depuis 1998 pour réduire la fracture numérique – et des centres d’art. “C’est par la pratique que Le Cube conduit le public à s’intéresser aux ?”uvres d’art numérique”, précise Nils Aziosmanoff, président d’ART3000, une association pionnière dans la réflexion et l’expérimentation des rapports entre création et NTIC (elle fut fondée en 1988), chargée de la gestion et du cofinancement du Cube.
Un réseau encore très virtuel
L’homme vise tout à la fois un doublement de son budget – “pour ne plus être une mouche vis-à-vis des institutions comparables à l’international” – et une généralisation partout en France de structures comparables au Cube. Avec le rêve à peine voilé de créer un “réseau de production, chaque lieu accueillant des artistes spécialisés dans un compartiment de l’art numérique “. Première pierre de l’édifice : la conclusion probable de partenariats avec La Villette, qui promet d’accueillir en résidence des artistes du numérique dès 2003.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.