Que faire pendant les vacances ? Un seul conseil : oublier. Ne pensez plus à votre patron qui vous regarde d’un drôle d’air, ni à votre actionnaire “pluggé”sur l’Ebitda. Cela ne servirait à rien. Quoi que vous puissiez imaginer pour la rentrée, elle vous prendra forcément au dépourvu. Car le business de la high-tech, après sa phase de “visibilité réduite”, s’est transformé en management de l’imprévisible. Vous comptiez sur votre conseil d’administration. Et hop ! Il vous lâche en pleine crise. Vous pensiez travailler avec des collaborateurs honnêtes, les voici mis en examen. Vous aviez parié sur la gauche et tissé votre réseau en conséquence, c’est la Chiraquie qui reprend le pouvoir. Vous misiez sur la reprise pour rétablir vos marges, voici qu’elle s’étiole. Il n’y a plus de bonnes nouvelles dans le business, c’est ça la bonne nouvelle. “Le pire n’est jamais sûr”, disait Cioran. Traduire par : quand vous croyez être au fond de la baignoire, vous découvrez que vous êtes dans la vase et que vous pouvez encore vous enfoncer. Face à cette nouvelle théorie du chaos, voici quelques conseils à appliquer à la rentrée. Ne faites pas de scénarios A-B-C : la réalité s’avèrera plus catastrophique que la pire hypothèse ; n’écrivez plus rien, car toute note mal interprétée pourrait se retourner contre vous ; ne dites que des choses banales et ambiguës à vos collaborateurs pour qu’ils ne soient jamais d’accord sur ce que vous avez dit, ainsi ils ne pourront pas dénoncer votre absence de stratégie ; ne truquez plus vos comptes, ça devient vraiment dangereux et, vrais ou faux, personne ne leur accordera le moindre crédit, votre banquier le premier ; et, surtout, évitez certains mots comme “globalisation”, “mondialisation”, ils ont du plomb dans laile Allez, bonnes vacances !
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