C’est une coïncidence. A la veille de la publication par le Forum des droits sur l’Internet (FDI)d’une recommandation sur la vente de médicaments en ligne, l’European Alliance for Access to Safe Medicines (EAASM) publie ce mercredi
2 juillet 2008 un rapport alarmant sur le sujet.Selon l’AFP, cette organisation basée à Londres et composée en partie de représentants de l’industrie pharmaceutique, a testé une centaine de pharmacies en ligne à qui elle a commandé 18 médicaments courants, ordonnance à l’appui.
Bilan ? Neuf sites sur dix seraient dans l’illégalité. Soit parce qu’ils ne disposent pas d’un pharmacien attitré dans leurs équipes, soit parce qu’ils délivrent des produits sans ordonnance, soit parce qu’ils mettent en avant de faux
tampons ‘ pharmacien agréé ‘.Mais l’EAASM souligne d’autres dysfonctionnements, dont la contrefaçon des produits eux-mêmes. Selon son étude, l’organisme n’a reçu que 38 % de médicaments authentiques sur le total de ses commandes. Parmi ceux-ci, certains
étaient délivrés après avoir été importés illégalement en Europe.L’EAASM révèle également que des commandes arrivent agrémentés d’échantillons gratuits qui ne sont pas toujours appropriés. Par exemple, des comprimés de Viagra envoyés avec une commande de Plavix, un médicament pour cardiaques. Or, le
Viagra est déconseillé en cas de troubles cardiaques…
Un filtrage des moteurs de recherche ?
Evidemment, l’EAASM est loin d’être impartiale, la profession des pharmaciens étant bien entendu réticente à l’ouverture du marché à la vente sur Internet. Mais ses interrogations en rejoignent d’autres.Déjà en 2004, l’Organe international de contrôle de stupéfiants (OICS) pointait du doigt
l’explosion des ventes de médicaments illégaux sur la Toile. En janvier 2006, c’est l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de
santé, organisme de contrôle de la fabrication des médicaments, qui s’inquiétait et
alertait les consommateurs des risques encourus.Ce jeudi 3 juillet, le FDI présentera pour sa part sa recommandation sur la pharmacie en ligne, suite à la constitution d’un groupe de travail sur le sujet en mai 2007. Une réflexion nécessaire puisque la réglementation
européenne pousse à la libéralisation de la vente des médicaments.La recommandation du FDI doit détailler les conditions dans lesquelles un site français pourra vendre des médicaments, (quels produits ?) mais aussi comment lutter contre la vente de produits illégaux. Sur ce dernier point, l’EAASM
a une suggestion : que les moteurs de recherche bannissent de leurs résultats les pages proposant des médicaments illégaux. Cela s’appelle du filtrage et c’est bien connu, les prestataires techniques y sont généralement hostiles.
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