“Cap Gemini Ernst & Young prépare l’après-crise“, titrait Le Nouvel Hebdo du 14 décembre. Visiblement, le conseil d’administration a décidé d’accélérer la cadence. À l’issue d’une réunion tenue le 12 décembre, Paul Hermelin, jusque-là numéro 2, a été promu PDG à la place de Geoff Unwin. Il prendra ses fonctions “dès le mois prochain“.Surprise ? Voire. Car l’année qui s’achève fut rude pour la SSII française. À tel point que le groupe s’est un moment refusé ?”fait inhabituel pour un acteur économique de cette taille?” à publier des prévisions chiffrées sur son activité. Il est vrai que les mesures de réduction des coûts continuent à pleuvoir. Geoff Unwin, qui aura 60 ans dans quelques mois, a donc de bonnes raisons de vouloir passer la main. Et de retourner, si le c?”ur lui en dit, à ses premières amours… le golf, bien sûr, mais pas seulement : il débuta sa carrière comme goûteur professionnel de chocolat chez Cadbury.Deuxième raison de changement au sommet : Paul Hermelin, de dix ans son cadet, a été le principal artisan du rapprochement avec Ernst & Young. Homme de réseaux, rompu aux techniques de la diplomatie opportunément appliquée au business, il confiait un jour, en privé, son admiration de voir qu’aux États-Unis, “ sur trois emplois créés, au moins un l’était dans les technologies de l’information“. Un connaisseur en la matière. Directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn en 1991, alors que celui-ci était ministre de l’Industrie, Paul Hermelin s’occupait “ des reconversions industrielles et du financement de l’électronique“. Un thème cher à l’hôte de Matignon d’alors, Édith Cresson, et sans doute plus encore à Abel Farnoux, grand architecte du Meccano industriel et éminence grise du Premier ministre.En Paul Hermelin, c’est donc un homme de grande expérience qui a été adoubé. “ Il nous fallait quelqu’un de l’intérieur. Pas un patron parachuté qui ne connaissait rien au business. On va vivre une transition en douceur, qui se traduira par le changement dans la continuité“, confie l’un des dirigeants. Il n’est pas sûr que cette allusion, quelque peu surannée, au fameux slogan giscardo-pompidolien sera du goût du principal intéressé. Mais comment le vérifier ? Toujours à en croire l’équipe dirigeante de Cap Gemini, “ Paul Hermelin ne souhaite pas s’exprimer pour le moment, afin de ne pas gêner la fin de mandat de l’actuel président “. Le monde des affaires est plein de délicatesse.
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