Décision Micro & Réseaux : On parle surtout de nVidia dans le marché grand public. Où en êtes-vous côté professionnel ? Dan Vivoli : Pour l’instant, en volume, nous détenons environ 35 % du marché des cartes graphiques pour stations de travail. Nous sommes présents sur le bas et le milieu de gamme. Ce marché étant très orienté solutions, il implique un gros investissement technique. Par exemple, Quadro Digital Content Creation est ainsi certifié pour fonctionner avec les logiciels Maya et Studio 3D Max.Êtes-vous présents sur le marché des stations Unix ?Pour l’instant, nous sommes présents sur les marchés standardisés : principalement NT. Le marché des cartes graphiques pour stations Unix représente un peu moins de deux millions de puces par an. De plus, il est très fragmenté. Il existe, en effet, autant de versions d’Unix que de constructeurs. Et ce n’est pas compatible avec notre modèle économique, qui ne peut fonctionner que sur des marchés de masse.Globalement, vous êtes donc loin du monopole ?Nous en sommes très loin. Le marché annuel mondial des processeurs graphiques représente environ 250 millions d’unités. L’an dernier, environ 38 millions de puces nVidia ont été fabriquées. Nous estimons détenir environ le tiers du marché des cartes graphiques pour PC, dont près de 25 % pour ce qui est du marché professionnel. Nous sommes absents du marché bas de gamme. En revanche, 60 % des cartes graphiques pour PC sont équipées de l’un de nos processeurs. Nous ne sommes pas présents dans les iMac. S’il y a un monopole, il est ici le fait d’ATI. Nous ne touchons, pour l’instant, que 5 % du marché des PC portables. Nous sommes absents du marché des consoles de jeu, mais avons été retenus pour fournir les processeurs graphique et audio de la Xbox de Microsoft. Il nous reste donc un long chemin à parcourir, avant que l’on puisse nous accuser, à juste titre, d’être en situation de monopole.Comment faites-vous mentir la loi de Moore ?Un processeur graphique est, par nature, spécialisé. Il traite des tâches complexes, mais elles sont connues. Pour améliorer les performances de nos puces, nous agissons simultanément sur le silicium, l’architecture, le nombre de transistors, mais aussi sur la manière d’optimiser le traitement de l’information. Notre problématique est donc simultanément matérielle et logicielle, avec cette particularité que nos algorithmes sont câblés, intégrés au silicium. Ce qui nous permet de doubler la puissance de nos produits tous les six mois. C’est pourquoi nous faisons mentir la loi de Moore. Bien entendu, il vous faut créer les bons algorithmes, tout en exploitant un modèle d’exécution et une méthodologie de design pertinents. Il faut aussi disposer des meilleures technologies de fabrication. Avant de lancer la fabrication d’un nouveau processeur, nous procédons toujours à une simulation logicielle. Le GeForce 3 regroupe 57 millions de transistors, soit plus que le Pentium 4, il utilise une technologie à 0,15 micron. Nous accéderons au 0,13 micron dans un an à peu près. Dans 18 mois, le GeForce 3 sera notre produit de bas de gammeVotre approche logicielle est-elle également particulière ?Nous avons développé, et continuons à entretenir, un seul et unique pilote pour tous nos processeurs, des puces TNT – notre entrée de gamme ac-tuelle – au GeForce 3. Pour nombre de nos clients OEM, ce paramètre est décisif. En standardisant leurs procédures d’installation, ils peuvent rationaliser leur production.
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