Le 19 mars 2018 dans l’Arizona, une voiture autonome Uber renversait une femme qui allait malheureusement décéder. Eric Meyhofer, le directeur d’Advanced Technologies Groupe, la division qui s’occupe des véhicules sans conducteur d’Uber, est revenu sur ce drame lors d’une rencontre avec la presse à l’occasion de la conférence Uber Elevate qui vient de se clore à Washington.
« Cet accident tragique est le résultat d’une combinaison de facteurs. Mais il y a eu des erreurs humaines. Beaucoup de choses ont changé depuis et nos progrès depuis ce jour de 2018 sont significatifs. C’est pour cela que nous avons revu les commandes de freinage et de direction, mais aussi notre organisation et notre culture chez ATG. Nous n’aurons pas deux accidents de la même nature », a-t-il déclaré.
Cet expert en robotique passé par l’Université de Carnegie Mellon a remplacé Anthony Levandowsky après son éviction d’Uber en 2017. Ce dernier avait été remercié pour avoir volé des secrets industriels à Waymo. Le procès entre les deux sociétés avait permis d’apprendre qu’Anthony Levandowsky poussait sans cesse à la prise de risque pour aller plus vite et être le premier à lancer un service de voiture autonome. Il avait notamment refusé de doubler les commandes de direction et de freinage. Même si l’accident a eu lieu parce que le logiciel d’Uber n’a pas réussi à identifier le piéton comme un obstacle, son attitude paraît aujourd’hui particulièrement inconsciente.
Uber avait arrêté totalement les essais autonomes sur routes à la suite de cet épisode. Il a ensuite réalisé une longue enquête interne, publié un rapport de sécurité et apporter des améliorations techniques, opérationnelles et organisationnelles. Ce qui lui a permis de reprendre les tests autonomes sur les routes de Pittsburgh en décembre dernier avec l’accord des autorités. Il continue également la conduite manuelle dans les rues de Toronto et San Francisco. Et il vient de présenter hier un tout nouveau modèle de SUV Volvo autonome, prêt à être produit en série.
Uber confiant dans sa capacité à rivaliser avec Waymo
Impossible de savoir quand Uber compte lancer son service commercial de covoiturage autonome. Tout juste apprendra-t-on que cela se produira avant le déploiement du service Uber Air en 2023. Le fait que Waymo ait déjà lancé son propre service ne semble pas inquiéter le moins du monde Eric Meyhofer. « Lorsque vous partez de rien, vous êtes condamnés à déployer énormément de véhicules. Sinon, les gens testent une fois votre service et ne reviennent pas. Je pose la question : qui utilise Waymo aujourd’hui ? Notre stratégie est très différente. Cela aura du sens économiquement pour nous de nous lancer sur une toute petite portion de ville pour commencer, en intégrant cela à notre vaste réseau ». Uber a toutefois précisé qu’il ne se focaliserait au départ que sur quelques villes américaines.
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