Décision Micro Réseaux : Pourquoi cette séparation d’avec Informix ?Pierre Lannadère : C’est le résultat d’actions menées par Informix, en particulier la fusion avec Ardent. Celle-ci s’est révélée décevante. Les clients traditionnels d’Ardent se sont éloignés, en croyant que les produits décisionnels devenaient étroitement dépendants des bases de données Informix. Dans le même temps, les forces marketing et commerciales d’Informix se consacraient de plus en plus aux produits décisionnels, ce qui ralentissait la vente de SGBD. D’où l’idée de créer une nouvelle entité séparée des bases de données et dédiée aux marchés en pleine croissance que sont le décisionnel et les portails d’entreprise. Il y a pour le moment une holding avec deux sociétés distinctes, Informix et Ascential, puis il y aura, à moyen terme, deux partenaires commerciaux. L’Europe du Sud regroupe aujourd’hui 130 personnes, qui viennent aussi bien d’Ardent que d’Informix. Tout jeunes que nous sommes, nous avons déjà réalisé un chiffre d’affaires de 28 millions de dollars, obtenu sur l’ensemble des résultats d’Informix, divisés selon les gammes de produits. Pour la petite histoire, le nom Ascential vient de la contraction, en anglais, des mots ascension et essentiel.Cette séparation n’est-elle pas le prélude à la mise en vente de certaines activités?Vous voulez dire vendre l’immeuble par appartement ? Non, absolument pas, ou alors je ne suis pas encore prévenu ! Sérieusement, Ascential va être introduite au Nasdaq, ce qui assurera plus de rentrées qu’une vente pure et simple. En outre, pourquoi vendre une entreprise qui dispose d’une gamme de produits comme la nôtre ?Justement, que vendez-vous ?Ascential reprend la gamme Solutions web d’Informix ainsi que les logiciels d’Ardent. Celle-ci comprend l’outil de transformation de données et d’alimentation de data warehouse, DataStage, et Media 360, une solution d’archivage et d’indexation de données images ou vidéo. Nous avons aussi i. Decide, une suite logicielle d’aide à la décision capable d’agréger des données provenant de PGI et de sites web. Axielle, notre nouveau portail, coiffe le tout.N’est-ce pas un peu hétéroclite ?Non, c’est une offre cohérente, nous fournissons tout ce qui permet de gérer diverses sortes de données, quelles qu’elles soient. Nous la résumons sous la notion de gestion du patrimoine d’une entreprise. Nous avons même procédé à l’ajustement de notre gamme. Nous ne commercialisons plus i. Sell, l’outil de construction de sites de e-commerce d’ATG. Le développement de telles applications est un métier en tant que tel. ATG assurera le suivi des clients.Ne craignez-vous pas que le marché du décisionnel soit quelque peu saturé ?Absolument pas. D’abord nous ne proposons pas que des produits décisionnels, ensuite je pense que ce marché n’en est qu’à sa période d’adolescence. Les entreprises vont aller de plus en plus vers le commerce ciblé. Les outils d’aide à la décision permettront de prendre des paris raisonnés sur l’avenir, en se basant sur des statistiques précises. Pour vous donner une meilleure idée, le portefeuille d’affaires trimestriel Europe du Sud pour DataStage se monte à 160 millions de francs [24 391 840 euro;]. Sur cette somme, nous allons réaliser entre 35 et 40 millions de chiffre d’affaires [5 336 000 et 6 098 000 euro;].Prévoyez-vous d’étendre votre gamme ?Pas tout de suite, nous devons d’abord nous implanter sur le marché, faire connaître notre nom, et ensuite renforcer nos partenariats avec des sociétés de services, des éditeurs.
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