Actuellement, ce ne sont plus seulement les Français qui ont tendance à être pessimistes mais tous les acteurs mondiaux de notre secteur. Ils ont pourtant sûrement tort. La structure de l’industrie mondiale de l’électronique est assez
différente de celle de l’industrie française (l’informatique, les télécoms et le grand public y sont dominants alors qu’en France c’est l’automobile, les télécoms et la carte à puce qui arrivent en première ligne). Mais, pour le potentiel de
croissance, les deux se valent.Commençons par les secteurs qui semblent traîner la patte, à savoir l’informatique et les télécoms filaires. Pour l’informatique, le choc de 2000 est désormais encaissé. Le secteur n’en est pas ressorti avec la même croissance
qu’autrefois car, entre temps, la fonction PC s’est banalisée et fait moins rêver. Mais l’Inde et la Chine restent, pour l’essentiel, à équiper.Par ailleurs, la population mondiale devant encore s’équiper d’un portable et/ou d’un ‘ PDA connecté Internet ‘ demeure très importante. Le traitement des photos et des vidéos par le public commence enfin tout
juste à entrer dans les m?”urs. Et pour cela, il faut un PC puissant. Il n’y a donc guère de raisons pour que la croissance de l’informatique passe en dessous des 12 % par an actuels en nombre de pièces (contre 16 % autrefois), d’autant
que le marché des serveurs est en pleine explosion.
Le retour du grand public
Les télécoms filaires, elles, par contre, continuent d’encaisser le choc de 2000 : les grandes artères optiques ne sont toujours pas saturées, et la mutation des technologies faisant passer de la voix commutée au
‘ tout sur IP ‘ ne fait que commencer. Mais plus vite que prévu : l’ADSL peut déjà supporter en parallèle Internet, la voix, la télévision, la visiophonie. A partir de l’an prochain, elle supportera la TVHD et sans
doute un deuxième Internet, payant mais jamais saturé.Puis arrivera le VDSL pour pallier les insuffisances de l’ADSL. Le chantier durera sans doute de l’ordre de 7 ans, représentera des investissements très importants, mais surtout il drainera de nombreux services dont certains demanderont
des matériels dédiés. A n’en pas douter, l’industrie des télécoms filaires repassera bientôt au-dessus de 10 % par an de croissance, d’autant plus que, les dettes des opérateurs diminuant, ces derniers seront motivés à réinvestir.Quant à la téléphonie mobile, aucune inquiétude à nourrir : ce secteur va n’avoir de cesse que de vouloir imiter un ordinateur relié à l’ADSL ; comme cela n’est guère possible, nous allons assister à la naissance de familles
de mobiles, les uns dédiés voix/alarme/GPS, les autres aux jeunes (voix/appareil photo/e-mail), ou à un usage professionnel (voix/écran VGA pour réception Web/haut débit). Certains recevront en outre des émissions TV à la norme DVB-H. Les réseaux 3G
ne seront donc sûrement pas de trop, et cela dès 2005.Rappelons-nous, à la naissance du GSM, personne n’envisageait que l’usage de ce dernier se généraliserait aussi vite. Or, pour la 3G, tout n’est plus question, aujourd’hui, que de coût et de poids du récepteur. Et nous sommes bien
placés pour savoir que tout deviendra techniquement accessible au portable haut de gamme dès l’an prochain. Nous voyons donc mal ces marchés repasser en dessous des 15 % de croissance par an.En grand public, nous sommes surpris de constater à quel point la naissance de codeurs-décodeurs MPEG-4/H.264 l’an prochain est peu prise en compte par les prévisionnistes. L’arrivée de cette norme va permettre la généralisation des
émissions TVHD en moins d’un an au niveau mondial (mi-2005, mi-2006), la naissance de caméscopes et DVD TVHD, ce qui va induire une véritable explosion des marchés des décodeurs, puis des caméscopes TVHD, puis des lecteurs-enregistreurs TVHD.Bien entendu, la qualité du téléviseur va suivre, avec, comme nous l’avons déjà expliqué dans ces colonnes, la naissance successive de trois générations d’écrans à définition croissante dans les dix ans à venir. Le vrai marché haut de
gamme va enfin pouvoir revenir dans ce secteur dont la croissance risque d’osciller désormais entre 10 % et 15 % par an (contre 4 % avant la bulle et 8 % en 2004).Inutile, enfin, d’avoir des craintes concernant les autres marchés mondiaux : l’électronique automobile, la sécurité (dont l’identité numérique), la médecine, le militaire, les économies d’énergie ou les énergies nouvelles sont
autant de secteurs dont on voit mal la croissance ne pas s’accélérer.* Directeur de la rédaction d’Electronique International Hebdo
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