Une minute à peine après l’ouverture des portes de la Game Developers Conference 2013 (GDC), une file d’une bonne cinquantaine de personnes s’est déjà formée devant le stand d’Oculus. Dans la journée, plusieurs heures sont nécessaires pour y accéder. Pas de doute, la jeune société californienne a bien créé l’évènement.
Expérience unique et immersive
Si la foule se presse de la sorte, c’est pour essayer l’Oculus Rift, un casque de réalité virtuelle. L’an passé, le projet a levé 2,5 millions de dollars sur la plateforme de financement Kickstarter. Il n’a depuis cessé d’alimenter toutes les curiosités, plus de 15 ans après l’échec du Virtual Boy de Nintendo. A juste titre ! Car le résultat est tout simplement bluffant.
Une expérience de jeu vraiment unique, difficile à décrire si ce n’est en disant que l’on s’y croit réellement. Pour certains, le retour à la réalité demande même quelques secondes d’adaptation. D’autres expliquent avoir éprouvé des sensations de vertige. Le prototype présent à la GDC ressemble à un casque de ski. Le design final devrait être bien plus soigné et offrir un côté un plus futuriste.
Tromper son cerveau
L’appareil est relié à un boîtier, lui même connecté à un PC. Les contrôles s’effectuent, pour l’instant, explique Oculus, avec un clavier et une souris ou avec une manette. Une fois enfilé le casque (sans enlever les lunettes pour ceux qui en portent), un léger instant est nécessaire pour s’habituer au nouvel environnement, celui du jeu testé, Hawken, un titre free-to-play de combat de robots à la première personne.
L’illusion 3D est créée en projetant deux images différentes, l’une pour sur la lentille de gauche, l’autre sur celle de droite. En bougeant la tête, le joueur dirige le regard et oriente ainsi la caméra. L’immersion est totale. Le meilleur moyen pour s’en rendre de compte est de voler très haut puis d’entamer une chute libre en regardant vers le bas. « Avec la réalité virtuelle, votre cerveau peut être trompé, explique Luckey Palmer, le jeune fondateur d’Oculus. Vous pensez que vous êtes là. Quand vous tombez, à mesure que le sol se rapproche, vous commencez à ressentir la panique ». Notre test confirme cette sensation, même après plusieurs essais.
L’effet 3D
« La réalité virtuelle est le saint-Graal du jeu, poursuit-il. Elle va ouvrir de nouvelles possibilités. Mais nous n’en sommes qu’au début ». Si ce premier contact s’est révélé positif, tout en effet n’est pas parfait. D’abord, la résolution de l’image est très faible, offrant un rendu pas vraiment agréable à l’oeil. Ensuite, un temps de latence est perceptible, surtout lorsque l’on effectue des mouvements rapides de la tête. Des responsables d’Oculus nous ont assuré que ces deux points devraient être améliorés d’ici à la sortie de la version commerciale, dont la date n’est toujours pas connue.
Autre souci plus important car lié à la nature de l’expérience : quelques minutes peuvent suffire pour avoir mal aux yeux ou à la tête. Notamment pour les personnes qui, comme nous, ont du mal à regarder un film en 3D ou l’écran d’une 3DS.
Besoin de jeux spécifiques
Comme la console portable de Nintendo, le Rift ne sera d’ailleurs pas recommandé aux enfants. « Les démos sur le salon ne s’effectuent pas dans des conditions optimales, nous a expliqué Luckey Palmer. Il est possible que ces gênes disparaissent lorsque que vous pourrez calibrer l’appareil pour que les lentilles soient parfaitement alignées avec vos yeux ».
Si cela ne change rien, il assure qu’il est « probable » que les futures évolutions technologiques permettent de corriger ce problème. « Les meilleurs jeux pour la réalité virtuelle seront ceux spécifiquement créés pour, reconnaît-il par ailleurs. La plupart des développeurs qui ont essayé le Rift nous disent qu’ils ont des idées incroyables ». Oculus espère bien profiter de cet engouement : la société va bientôt envoyer les kits de développement. En attendant, son opération de séduction a été un succès.
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