Il est arrivé au mois de septembre en France précédé d’une solide réputation. Leader mondial du thermostat connecté, racheté par Google en janvier 2014, Nest était « la solution » à tester cet hiver. Nous avons donc scruté son fonctionnement et ses usages durant deux mois. Et à l’issue de ce test, nous n’avions pas vraiment envie de le remballer !
Mauvais points : le thermostat est filaire et le socle vendu séparément
Nest, c’est une solution à 219 euros qui tient dans un petit carton carré bien designé. A l’intérieur, on trouve le thermostat (à placer dans la pièce où vous vous trouvez le plus souvent), le Heat Link (à raccorder directement sur votre système de chauffage), des vis, un guide d’installation, une prise et un câble USB.
Le gros hic : le thermostat n’est pas autonome et nécessite d’être branché sur le secteur. Ce qui veut dire que si vous voulez le fixer au mur, un vilain cordon va en pendouiller (voir l’image ci-dessous) ! Ou alors, vous le posez sur un socle au-dessus d’une table ou d’une étagère. Mais ce socle vous coûtera 35 euros de plus… C’est un petit peu abusif.
L’installation est simple mais mieux vaut faire appel à un professionnel
Attention : Nest n’est compatible qu’avec des chauffages individuels au gaz, fioul, bois ou pompe à chaleur. Pour savoir si votre installation est compatible, rendez-vous sur cette page.
Il existe plus de 300 installateurs agréés en France. La contrepartie : c’est encore un coût supplémentaire, puisque qu’il faut débourser pour cela entre 70 et 90 euros. Prévoir un petit délai avant de décrocher un rendez-vous. L’installation dure environ une heure.
La seule étape vraiment délicate concerne le raccordement du Heat Link à votre système de chauffage, car cela requiert un minimum de compétences en électricité. Il suffit ensuite de vérifier que le boîtier Heat Link communique bien avec votre thermostat. Vous devez également connecter votre thermostat à votre réseau Wi-Fi. Ce qui nécessite d’entrer un à un les caractères de la clé de sécurité de votre box en tournant et appuyant chaque fois sur l’anneau. Plutôt laborieux… Reste enfin à paramétrer votre thermostat et à créer un compte Nest pour pouvoir utiliser l’appli mobile. Mais l’ensemble s’avère relativement facile.
Un bel objet qui fonctionne bien même à distance
Une fois installé, le thermostat se prend très rapidement en main. L’interface du produit est simple, l’objet est beau et agréable à utiliser. Et on prend très rapidement le coup de main pour accéder aux différentes fonctionnalités en tournant l’anneau.
L’appli présente des fonctionnalités limitées mais permet de régler efficacement son chauffage à distance. Vous pouvez ainsi commencer à faire monter la température de votre domicile alors que vous êtes encore dans le train de retour de vos vacances. Un vrai must ! Et la petite cerise sur le gâteau : régler le thermostat virtuellement comme si vous étiez sur place avec un petit bruit de molette plus vrai que nature !
Une récente mise à jour permet également de relier votre compte Nest à Google Now pour commander votre thermostat à la voix. Plutôt gadget à notre avis…
Pas si autonome que ça
Nest vante l’intelligence de son dispositif, capable d’observer votre comportement pendant quelques jours et de régler ensuite tout seul le thermostat en se calant sur vos habitudes. Et c’est là que nous avons été quelque peu déçus…
Au départ, il est conseillé de régler directement le dispositif pour lui indiquer les températures que vous souhaitez obtenir. Le problème, c’est que Nest se fond tellement bien dans votre environnement que vous finissez rapidement par oublier sa présence et ne plus intervenir dessus. Il va du coup conserver vos premiers réglages et ne pas en déroger. On aurait aimé recevoir, par exemple, des alertes avertissant d’un changement de température… Afin de ne pas se retrouver à geler au fond de son lit un jour de RTT parce que Nest croit que vous êtes parti au travail comme d’habitude et vous adjuge d’office une température de 17 degrés !
On comptait sur le détecteur de présence pour palier à cela mais il ne fonctionne que très approximativement. C’est un capteur de mouvement à 150 degrés qui a en effet peu de portée. S’il est placé dans votre salon et que vous ne passez pas par cette pièce en rentrant chez vous le soir, aucune chance qu’il comprenne que vous êtes là. Et inversement : nous sommes partis en week-end en ayant oublié de signaler notre absence mais Nest a continué à chauffer notre domicile sans interruption.
Une vraie économie d’énergie
Nest annonce entre 13 et 31 % d’économie, ce qui représenterait entre 70 et 90 euros d’épargnés sur un an. Objectif atteinte pour ce qui nous concerne. Rien que sur les mois de décembre et janvier, nous avons consommé 26,4% de Kwh en moins. L’outil prévisionnel de Dolce Vita (GDF Suez) nous annonce au moins 17% d’économie d’énergie sur l’année. Ce qui n’équivaudra pas à 17% de moins sur la facture car le prix de l’abonnement et des taxes restera le même. Mais nous pouvons espérer au moins une baisse de 10 euros par mois. 120 euros de moins sur l’année, cela n’est pas négligeable.
Dommage que le rapport énergétique envoyé par mail tous les mois soit si succint. Il se contente en effet d’afficher le nombre d’heures où votre domicile a été chauffé. On aurait aimé davantage d’analyses et de statistiques. Mais on aime, en revanche, la petite feuille verte qui s’affiche sur le thermostat pour avertir que l’on est en train d’économiser de l’énergie !
Au final, si l’on additionne les frais engagés pour acquérir Nest (219 euros le kit, 35 euros le socle et 70 euros l’installation), la facture monte à 324 euros. Il faut donc un peu plus de deux ans et demi pour rentabiliser cet investissement.
Sauf que l’on a d’une part la satisfaction de respecter davantage l’environnement. C’est aussi la garantie de savourer enfin une température idéale chez soi car ce thermostat permet de doser beaucoup plus précisément son chauffage qu’avec une installation de base. Et l’on s’habitue très vite à ce nouveau confort …
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