En tant que patron de presse, quel est votre sentiment sur l’évolution des investissements publicitaires ? Le premier semestre n’a pas été bon, mais compte tenu du très bon cru du premier semestre 2000, l’inflexion doit être nuancée. Secodip avance ainsi une chute de 11 % en juillet par rapport à juillet 2000. Pour l’année prochaine, même si l’élection présidentielle devrait représenter un facteur d’attentisme, l’euro permettra de relancer les investissements. Pour le groupe Emap France, je suis relativement ?” ou disons prudemment ?” optimiste. Du 1er avril au 1er août, le chiffre d’affaires du grou- pe a progressé de 4 % (pour Emap, l’année fiscale court du 1er avril au 1er mars) et au plan publicitaire, nous avons gagné environ 1,5 point de part de marché dans notre univers concurrentiel au premier trimestre.Vous avez annoncé il y a une semaine qu’EMW, la société commune que vous avez créée en septembre avec Wanadoo, comptera sept sites d’ici à la fin 2002. Est-ce la fin d’Emap Digital France ? Non. Cette filiale développe le site de FHM, celui d’Auto Plus, le site tarif Media.com et bientôt d’autres sites liés à la télévision. Elle a également vocation à élargir l’audience des publications, dont elle gère les sites. Ainsi, un tiers des internautes qui vont sur le site d’Auto Plus ne lisent pas la revue. Il convient donc d’imaginer des offres d’abonnements groupés ?” sites et papier ?” ou moins chers lorsque l’on s’abonne directement sur internet. Emap Digital France sera rentable d’ici 24 mois à 36 mois, aux mêmes dates qu’EMW.Vous avez réitéré votre désir de disposer d’une fréquence pour une station de radio. Où en êtes vous ? Nous allons être pragmatiques : s’il y a une possibilité d’être présents dans la radio, sans être opérateur ou majoritaires au capital, nous la saisirons. À côté des chaînes publiques et des grands groupes de radios privés, il existe des indépendants, comme Radio Classique, avec qui nous pouvons nous entendre.Et en ce qui la future TNT ? Nous pouvons aussi y conclure des accords. Il y a quelques années, Emap pouvait avoir une volonté hégémonique. L’environnement digital a changé les cultures. Dans la télévision numérique terrestre, nous avons quelques contacts, visant, pourquoi pas, à répliquer le même type d’alliance que nous avons passée avec Wanadoo, basé sur l’union d’un diffuseur et d’un éditeur. Vous avez affirmé votre intérêt pour certains actifs, comme Le Moniteur, mis en vente par Vivendi Universal Publishing [éditeur du Nouvel Hebdo, ndlr]. Avez-vous déposé un dossier ? Non. Mais il semble que les règles du jeu de cette opération aient changé, et je vais maintenant m’attacher à les examiner.
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