Le projet Pégase de refonte de l’informatique du PMU a connu des débuts chaotiques. Quels enseignements en avez-vous tirés ?La nouvelle direction générale a trouvé à son arrivée, en 1997, un nouveau système de prise de paris livré par IBM, qui ne fonctionnait pas. À la suite d’un audit, elle a décidé de remettre à plat le projet, de le découper en lots, en y associant les utilisateurs. En parallèle, l’ancienne direction opérationnelle, qui gérait les courses et les relations avec les utilisateurs dans les points de vente, a fusionné avec la direction informatique. Celle-ci développait le futur système de façon un peu trop déconnectée des utilisateurs. Une direction des opérations et des systèmes d’information a été créée. Fonctionnant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, elle comprend aujourd’hui 240 personnes, dont 150 informaticiens. Nous avons également décidé de ne plus dépendre d’un seul fournisseur, mais de répartir les risques : IBM pour la plate-forme matérielle ; PMC pour les terminaux et les imprimantes dédiées ; France Télécom pour le réseau ; Cap Gemini, auquel nous avons confié les développements depuis le printemps 2000, et notamment le traitement des paris ; GFI, enfin, pour le passage à l’euro et la mise au point d’un système d’aide aux paris qui sera prêt en 2002.La bascule sur le nouveau système a eu lieu au printemps dernier. Quelles en sont les performances techniques ?Notre système sécurisé intégré et temps réel autorise la prise des paris en ligne depuis les douze mille terminaux des points de vente jusqu’à trois minutes avant le départ des courses. Il permet aussi de jouer pour le lendemain un quart d’heure après la fin de l’enregistrement des courses de la journée. C’est, en effet, le temps nécessaire à notre plate-forme pour calculer les rapports et valoriser les tickets gagnants. De 7 à 8 millions de paris, soit 20 millions de récépissés, sont ainsi traités quotidiennement. La puissance de calcul ?” 1 200 transactions par seconde ?” et une base de données unique permettent aux parieurs d’empocher leurs gains dans n’importe quel point de vente un quart d’heure après la course. Auparavant, il fallait attendre deux à trois heures avant d’être payé dans le bureau où l’on avait parié.Quelles ont été les répercussions de Pégase sur les services internes ?La centralisation a entraîné la suppression des neuf anciennes unités de traitement informatique régionales consacrées à l’exploitation informatique et celle d’une partie des directions et agences commerciales, soit un tiers de nos effectifs. Sur les 135 personnes qui travaillaient à l’exploitation des unités de traitement informatique, 120 ont été réaffectées à d’autres fonctions commerciales ou de gestion. Les autres sont parties en préretraite. La maintenance des terminaux des points de vente, qui s’effectuait dans nos agences commerciales, ayant été externalisée, nos agents de maintenance sont devenus responsables du suivi du prestataire.Pourquoi avoir externalisé les développements informatiques ?Pendant la durée de ce projet, notre plan de charge était trop irrégulier pour conserver une équipe importante de développeurs en interne. Nos quarante anciens développeurs sont partis en préretraite ou ont été réorientés, après formation, vers l’exploitation informatique ou le pilotage opérationnel. Nous avons conservé en interne des personnes capables de définir les besoins fonctionnels, d’établir un cahier des charges, de réaliser des appels d’offres, de suivre les développements effectués par des prestataires, de préparer des jeux de tests et d’encadrer la recette des applications.Comment se sont déroulées les formations des utilisateurs ?16 000 personnes ont été formées au premier semestre 1999 avant le déploiement des nouveaux terminaux dans les 8 000 points de vente dédiés aux courses du matin, avec des“piqûres de rappel” au premier semestre 2001 ?” soit trois à sept jours au total. Sans oublier 200 personnes qui prennent les paris sur les hippodromes et 200 prestataires des sociétés de courses en province. Les formations ont été plus lourdes en interne. Le réseau commercial des agences (600 personnes) a dû acquérir de nouvelles compétences sous forme de simulations sur trois mois. 150 gestionnaires de réseau sédentaires peuvent désormais suivre la situation juridique, commerciale et financière des points de vente, et 450 itinérants ont appris à se servir d’une base de données contacts sur leur portable. Les formations ont représenté jusqu’à 10 % de la masse salariale. Elles se sont surtout déroulées en 2001 pour la mise en service en mai dernier.Quelles sont les dernières étapes de Pégase ?Dès l’an prochain, nous intégrerons nos services PMU Direct (téléphone, minitel, télévision interactive) à Pégase. Rappelons que nous avons lancé en avril 2000 les paris interactifs par satellite sur CanalSatellite et TPS. Nous déploierons 60 bornes interactives dans les hippodromes. En 2003, nous raccorderons les 700 points de vente dédiés aux courses de l’après-midi et la totalité des hippodromes (soit 150 utilisateurs supplémentaires).
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