Le projet d’adossement à Infogrames, mis en ?”uvre il y presque un an, n’a pas abouti. Cherchez-vous toujours un repreneur ? Il n’y a jamais eu de projet d’adossement. Effectivement nous avons été courtisés par Infogrames et par d’autres. Ça ne s’est pas fait. De toute façon, nous souhaitons rester indépendants. Nous le sommes redevenus en nous libérant des fourches caudines des banques, en faisant appel au marché pour trouver du capital et nous permettre d’investir dans le développement de nouveaux produits. Nous verrons bien ce que l’avenir nous réserve.Depuis un an, Eidos communique peu. Pourquoi ? Effectivement, Eidos adopte un profil bas, notamment vis-à-vis de la presse, et plus que l’ensemble de la profession en période de récession. Elle a duré deux ans et touche à sa fin. Tous les éditeurs attendent beaucoup de la Playstation 2 (PS2), de Sony, qui est le format unique de la rentrée. Sur la PS One [la Playstation première génération, ndlr], il n’y a plus grand-chose. La X-Box, de Microsoft, n’est pas sortie et ne sortira pas en Europe cette année. Le PC reste ce qu’il a toujours été, même si on peut observer une légère diminution des volumes de vente. Nous espérons que Sony parviendra à tenir ses objectifs de parc installé en France, à savoir un million d’unités sur l’exercice. L’activité reste fortement saisonnière, marquée par les fêtes de fin d’année. À Sony de multiplier les opérations spéciales, voire de baisser le prix de la PS2.En termes d’édition, certains observateurs reprochent à Eidos une dépendance vis-à-vis d’une propriété intellectuelle, Lara Croft notamment, qui risque de prendre des rides. Sur l’année 2001, nous n’avons pas de nouveautés Tomb Raider. Pour la France et les territoires francophones, les produits Lara Croft généreront 5 à 10 % du volume d’affaires. Nous pouvons vivre sans Lara Croft, même si l’année prochaine nous comptons sortir un nouvel épisode de la saga avec de grands espoirs sur PS2 et PC. En terme de création, nous avons saisi une belle opportunité d’édition de jeu avec Qui veut gagner des millions ? en obtenant les droits d’exploitation sur des jeux vidéo auprès de Celador. Le titre s’est déjà vendu à 1,4 million d’unités en Grande- Bretagne. Sur les territoires francophones, nous tablons sur 500 000. Nous allons sortir en France une version junior et nous travaillons déjà sur la version 2 pour X-Box et la PS2 avec un animateur digitalisé à l’écran. Ceci étant, nous n’allons pas systématiquement courir derrière les déclinaisons de jeux télévisés.Beaucoup s’interrogent sur les relais de croissance des éditeurs. On songe au jeu en ligne. Quelle est la politique d’Eidos en la matière ? Nous ne sommes pas pro-jeu en ligne, même si nous disposons de deux studios qui travaillent sur ce type de produit. Nous ne serons pas un acteur majeur dans les années à venir sur ce genre d’application. Nous concentrons nos efforts sur les plateformes qui marchent. Nous avons juste passé un accord avec Nokia pour porter 5 jeux sur le WAP. Prudent sur ces terrains, Eidos ira uniquement sur des sentiers directement rentables. Je pense néanmoins que l’avenir de notre profession passera par la télévision interactive payante ?” le ” pay per play “?” où vous pourrez accéder à un film ou à un jeu en paiement à la séance ou à la durée. C’est à un horizon lointain pour le grand public, de l’ordre de 5 à 10 ans. J’observe simplement que dans le classement des jeux les plus vendus l’année passée, figuraient des hits extrêmement basiques comme les Pokémon ou encore Qui veut gagner des millions ? Nintendo a lancé sa Game Cube au Japon. Elle arrivera bientôt en Europe. Boudez-vous toujours la production de logiciels pour ce constructeur ? Nous avons vendu sous licence à THQ et à Activision deux produits Tomb Raider pour la Game Boy Color. Nous ne souhaitons pas distribuer nous-mêmes des produits pour Nintendo. Le modèle économique est plus intéressant en les vendant sous licence que de les fabriquer pour Nintendo directement. L’équation économique est plus difficile à trouver avec ce dernier qu’avec les autres constructeurs.Quels sont vos objectifs en termes de volume d’affaires sur les territoires francophones dont vous assurez la couverture ? Nous tablons sur l’exercice fiscal courant [de mars 2001 à mars 2002] sur un chiffre d’affaires compris entre 38,1 et 45,7 millions d’euros [250 et 300 millions de francs], uniquement sur la France et les territoires francophones. L’an dernier, le groupe a réalisé environ 315 millions d’euros de chiffre d’affaires global.
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