Le télétravail n’a pas toujours été bien vu par le monde de l’entreprise. Surtout en France. Mais il se démocratise de plus en plus et là, la crise de coronavirus risque bien d’en montrer tous ses bienfaits tant pour les entreprises… que pour les salariés. Encore faut-il le pratiquer intelligemment.
À la rédaction, plusieurs d’entre nous ont recours au télétravail. De façon régulière et il nous a fallu s’adapter, transformer nos habitudes de travail et notre façon de pratiquer notre métier sans toutefois que cela empiète sur notre vie privée et de famille. Et vice-versa. Voici quels sont nos conseils les plus élémentaires et ayant fait leurs preuves.
Pas de grasse matinée, ni de journée pyjama
En principe, il est très important de se lever comme si vous alliez au bureau. Néanmoins, si la phase de télétravail dure longtemps et surtout pour ceux qui ont un long trajet, il est possible d’envisager de gagner quelques minutes de sommeil.
Attention toutefois de ne pas trop décaler votre rythme habituel. Si votre trajet vous prend habituellement une heure, vous pouvez dormir 15 ou 30 minutes de plus – si vous en avez besoin pour être moins fatigué – et accorder trente minutes à une tâche agréable, comme lire la presse, un livre ou écouter la radio. Il faudra aussi veiller à vous coucher à la même heure que d’habitude pour ne pas vous décaler.
Se lever un peu plus tard est donc possible mais n’en faites pas une habitude. Ne jouez pas pour autant au yo-yo avec les heures de réveil. Une chose est sûre, sauf à avoir organisé les choses et cadré une fin de journée anticipée, le temps gagné à ne pas vous déplacer ne doit pas être investi dans le travail.
Dans le même ordre d’idée, habillez-vous. Même si vous télétravaillez. Cela met votre cerveau dans la dynamique. Certains se chaussent même alors que d’ordinaire, à la maison, c’est chaussette ou chaussons.
Travailler en pyjama n’est pas du tout une bonne idée. C’est confortable, mais, inconsciemment, votre cerveau ne fera pas de rupture nette entre « la journée de travail » et « la fin de la journée » sur le long terme. C’est le meilleur moyen de ne plus dissocier les temps de travail et de détente, ce qui peut nuire à vos sessions de télétravail et à votre équilibre personnel.
Aménagez-vous un lieu de travail
Ce ne sera pas toujours facile mais essayez de vous réserver un coin de la maison pour travailler, qui ne soit pas en plein milieu d’une pièce de vie ou dans un lieu de passage. Surtout si toute la famille doit rester à la maison. Il faut que vous puissiez être au calme, quelque part et surtout dans une pièce qui puisse être associé au travail dans votre esprit.
Travailler dans le salon, c’est tentant et certains le gèrent bien. Mais la plupart du temps, sur le long terme, le risque de ne plus arriver à dissocier le lieu de travail et le lieu de la vie de famille planera.
Si vous n’avez pas la place d’avoir un bureau séparé, nous vous recommandons dans la mesure du possible d’avoir deux ordinateurs. Un portable pour travailler (celui fourni par l’entreprise dans le meilleur des cas) et un autre (portable ou fixe) pour les loisirs. Le premier s’allume le matin et s’éteint le soir…. quand le second se met en marche. Ils ne doivent JAMAIS fonctionner en même temps pour éviter une confusion des genres. Dans le pire des cas, créez-vous une session professionnelle sur votre ordinateur personnel pour bien cloisonner ces deux mondes.
Imposez-vous des horaires et respectez-les
Votre journée de travail à la maison doit avoir la même amplitude horaire que celle que vous auriez eue au bureau, dans le respect du règlement intérieur de votre entreprise, de l’accord temps de travail qui vous est appliqué ou du code du travail. À quelques minutes près, cela va sans dire.
Ne tirez pas en longueur, c’est une tendance naturelle. Elle est mauvaise. Commencez même votre journée plus tôt de quelques minutes, si vous vous économisez les transports. Surtout si vous êtes plus efficace le matin. Mais dans ce cas terminez-la plus tôt également.
Vous serez tenté de travailler plusieurs heures d’affiler, emportez par votre élan, le calme et le manque de distractions qui sont propres à la vie de bureau. C’est bien… et pas bien.
Pensez à faire des pauses
Gardez un oeil sur la pendule et faites de petites pauses, toutes les 4 heures en moyenne. Surtout si vous êtes sur une chaise de bureau, à travailler sur un écran (le droit du travail préconise une pause de 20 minutes toutes les 6 heures).
C’est crucial pour vous aérer l’esprit. Mettre le cerveau au repos un moment. Une pause peut simplement consister à faire quelques pas dans la pièce, sortir sur le balcon, mettre le nez à la fenêtre. Surtout, laissez votre esprit divaguer quelques secondes en regardant les passants, les voitures, les mouches voler…
Faites aussi une vraie pause déjeuner. Pas de sandwich vite fait devant l’écran, comme au bureau. Vous pouvez vous isoler de votre ordinateur, faites-le.
Le mieux est de cuisiner ou de sortir s’acheter à manger à l’extérieur, ne serait-ce qu’une baguette de pain. Profitez-en pour faire un tour, vous dégourdir les jambes. Temps moyen recommandé : 15 minutes. Vous bougez vos muscles et activez l’oxygénation du cerveau… vous renouvelez l’air dans la machinerie en somme.
Les commerces d’alimentation ne sont pas touchés par les contraintes actuelles, profitez-en pour vous y rendre tout en prenant les précautions appropriées.
Le bénéfice est triple :
- Vous achetez quelque chose à manger, qui doit vous faire envie donc cela vous détend
- Vous créerez du lien social avec les commerçants, si d’aventures vous étiez seul à la maison
- Cela vous permettra de faire une vraie pause dans votre journée et de ne pas avoir le bruit de la petite famille pendant une dizaine de minutes dans les oreilles.
Bougez-vous même en travaillant
Même si ce n’est pas pour faire une pause, pensez à vous lever régulièrement. Un coup de fil ? Passez-le en marchant dans la maison, sauf si vous devez prendre des notes, bien sûr.
Un truc tout bête : laissez la machine à café ou la bouilloire dans la cuisine. Forcez-vous à vous lever pour les utiliser. C’est une micro-pause et un moyen de ne pas rester inactif, focalisé des heures sur l’écran.
D’ailleurs, toutes les deux heures, étirez-vous quelques secondes en vous levant de votre chaise et assouplissez vos poignets, vos doigts, vos articulations.
Hiérarchisez vos modes de communication
Sur les points qui suivent, il faut évidemment vous être mis d’accord avec vos collègues et supérieurs, les communications étant a minima bilatérales, il faut que tout le monde soit raccord.
- Pour les urgences « urgentes » : un coup de téléphone ou un mail avec en objet [URGENT], si c’est vraiment urgent…
- Pour les urgences qui peuvent attendre un peu : le SMS, un WhatsApp ou autre moyen de communication immédiat, mais ciblé.
- Pour la communication entre collègues non urgentes : les e-mails, les plates-formes Teams, Slack, groupe WhatsApp, Facebook ou autres.
N’enclenchez les notifications sur vos smartphones et PC que sur les applis répondant à des impératifs urgents. Pas sur les autres. Cela vous évitera d’être dérangé ou interrompu sans qu’il y ait matière à impératif.
Vous avez la chance d’avoir une ligne professionnelle ? Ne l’activez que pendant vos heures de bureau télétravaillées et ne répondez plus aux appels en dehors des horaires que vous avez déterminés avec vos supérieurs. Le droit à la déconnexion s’applique même quand vous télétravaillez.
D’ailleurs, c’est du bon sens mais précisons-le : tenez vos collègues et vos supérieurs au courant de ce que vous faites par mail, tous les jours, afin de formaliser les choses et avoir des traces écrites à retrouver en cas de doute.
De même, n’hésitez pas à leur signifier vos débuts et fin de journée par mail ou logiciels de communication pour savoir quand ils peuvent compter sur vous. Prévenez-les de tout changement soudain, surtout si cela touche votre état de santé.
Enfin, n’hésitez pas à recourir aux échanges en vidéo. Que ce soit avec vos collègues ou vos interlocuteurs, clients, etc. C’est aussi un moyen de garder du lien, de voir les gens, de continuer à faire travailler la communication non-verbales et cela humanise les échanges. Un paramètre à ne pas négliger en ce moment.
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