Nortel a perdu plus de 25 % de sa valeur à la Bourse de Toronto (TSE) au cours de la journée du mercredi 25 octobre. Le deuxième équipementier mondial, qui représente à lui seul 30 % de l’indice torontais, a été déprécié, au total, de 25 milliards de dollars.Le titre se négociait une nouvelle fois à la baisse le lendemain à mi-séance ?” plus de 8 % ?” dans un fort volume de 9,4 millions d’actions transigées. Ne pouvant plus faire face à l’afflux, le TSE s’est résolu à suspendre les cotations dans le courant de la matinée, et ce, pour la deuxième journée consécutive.
Au tour des équipementiers
Après avoir sanctionné les valeurs dot-com, puis l’e-commerce et les fabricants de semi-conducteurs, les milieux financiers font désormais le ménage parmi les équipementiers dont les cours en Bourse ont rapidement prospéré au cours des douze derniers mois.Le cours du premier fournisseur d’équipements mondial, Lucent Technologies, s’affichait à 20,12 dollars mercredi 25 octobre, contre 84,15 en décembre 1999. Le principal concurrent de Nortel sur le marché de l’infrastructure du réseau Internet, Cisco Systems, était valorisé à 50,62 dollars par action hier, contre 82 dollars en mars dernier.
Chiffres contradictoires
Au troisième trimestre, le bénéfice net de la société ontarienne s’élevait à 574 millions de dollars pour un volume de ventes de 7,3 milliards de dollars, en hausse de 42 % par rapport à la même période de 1999.Cette dernière statistique aurait déplu aux investisseurs qui tablaient sur un chiffre de 7,5 milliards de dollars.Une étude de la firme Adventis est également à l’origine de cette correction. Pour le cabinet de consultants, le foisonnement des réseaux de fibre optique aux Etats-Unis excéderait la demande, avec, en perspective, une saturation du marché d’ici à deux ans. Le réseau américain aura été multiplié par 400 en 2001 par rapport à 1998.Or Nortel contrôle 90 % de ce marché. La vente de fibre optique Internet s’est d’ailleurs accrue de 90 % au troisième trimestre 2000 par rapport à la même période de l’année 1999, une déception par rapport aux 150 % du deuxième trimestre.
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