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Nord-Est : l’industrie dope l’embauche

Très industrialisée, la région s’attache à combler son retard en progiciels de gestion intégrés ou en technologie internet.

La forte industrialisation du quart nord-est de la France explique le recours constant aux prestataires informatiques. Selon l’Insee, le seul Nord-Pas-de-Calais totalise cinq cent quarante-deux grandes industries avec dix des quarante-cinq premiers groupes mondiaux. La plupart externalisent leur informatique, et notamment la conduite de projet. Résultat, les SSII sont perpétuellement en quête de candidats. Quant aux compétences recherchées, elles s’orientent principalement vers les grands et les minisystèmes. C’est le cas de GFI : “Nous travaillons essentiellement pour des banques, des assurances ou des administrations. Les projets de migration et de passage à l’euro sont également importants. Turnover oblige, nous recrutons en permanence une vingtaine de personnes”, explique Isabelle Hornecquer, responsable du recrutement pour l’Est de la société.

Priorité aux ingénieurs expérimentés

Cette tendance est confirmée par le recruteur Mercury Urval à Lille, où Jean-Michel Cambai, consultant, totalise près de quatre-vingt-dix demandes chaque année. “Les chefs de projet maîtrisant des systèmes d’ancienne génération comme l’AS/400 sont les plus prisés. La priorité est donnée aux ingénieurs expérimentés, bac + 4 ou 5.” Les compétences en bases de données, réseaux et PGI sont de plus en plus recherchées. “Depuis juin, nous enregistrons une recherche importante de consultants PGI”, indique Gilles Laperrouze, chez Michael Page à Strasbourg. Dans le Nord, de tels chantiers voient le jour. La région accuse en effet un retard, les industriels ayant préféré attendre avant de les attaquer.Autre tendance : “L’évolution des profils vers les technologies internet”, explique Rémi Lejeune, manager de la division informatique chez Michael Page à Lille. Les projets devraient débuter au début de l’année prochaine. Toujours est-il que l’embauche reste difficile dans les SSII car la région ne possède pas les atouts du Grand Sud, les salaires y sont inférieurs d’environ 10 % et la débauche des ingénieurs est courante. En effet, “l’évolution de carrière dans la région passe par les grandes entreprises utilisatrices. Les ingénieurs recherchent la stabilité, ainsi qu’une dimension de management dans leur métier”, indique Rémi Lejeune.

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Maria Freitas