01net. : Pourquoi le câble français n’a-t-il pas profité de l’explosion du haut-débit ces dernières années, contrairement à l’ADSL ?
Philippe Besnier : Ce n’est pas pour des raisons technologiques mais à cause de l’ancien actionnariat des acteurs du câble ; France Télécom, Canal + ou même Suez [actionnaires de feu FT Cable, NC
Numericable ou UPC, NDLR] n’avaient pas de réel intérêt dans son développement. Il y avait aussi un frein législatif, jusqu’à fin 2003, qui limitait l’activité d’un câblo-opérateur à 8 millions d’habitants. Cela a bloqué le
regroupement d’acteurs à cette époque et la faiblesse du secteur a profité au développement de l’ADSL.Les choses ont bien changé aujourd’hui puisque Noos-Numericable est né du rapprochement de tous les principaux câblo-opérateurs français…
Le périmètre du groupe a entièrement été revu en 2006. Nous avons changé de systèmes informatiques, unifié les process des différentes entités, harmonisé les offres… Ces investissements portent déjà leurs fruits, puisque nous avons
restauré la croissance cette année et qu’elle est même équivalente à celle du marché tout entier. Le câble s’est vraiment remis dans la course et c’est une grande chance pour le marché français.Vos tarifs triple play (Internet, téléphone, TV) sont pourtant assez élevés. Quel est l’intérêt pour le consommateur d’opter pour le câble ?
Notre offre triple play démarre à 39,90 euros par mois, mais c’est la seule à fournir du 30 Mbit/s et du vrai 30 Mbit/s… Les chaînes TV incluses sont également bien plus riches que dans les bouquets standards de nos
concurrents. Et surtout, le câble est une technologie à très large bande déjà prête pour le très haut débit, alors que l’ADSL va arriver à ses limites. L’écart va de plus en plus se creuser entre ces deux technologies.Vous annoncez avoir déjà raccordé 450 000 foyers en fibre optique pour leur fournir du 100 Mbit/s. Le très haut débit, c’est votre meilleur atout face à la concurrence ?
Nous avons un avantage certain : nos câbles sont déjà installés dans les immeubles. Nous pouvons donc déployer de la fibre beaucoup plus rapidement dans les foyers et nous visons 2,5 millions de prises pour la fin 2007, pas
seulement dans les grandes villes. Notre offre commerciale est effective depuis janvier et nous avons des clients. Par ailleurs, nous sommes prêts à dégrouper notre fibre en bas des immeubles pour les autres opérateurs.La téléphonie mobile intéresse aussi beaucoup Noos-Numericable ?
Nous voulons faire du quadruple play. Les opérateurs mobiles nous ferment la porte depuis longtemps pour devenir MVNO [opérateur mobile virtuel, NDLR]. C’est pourquoi nous avons manifesté notre intérêt pour la
quatrième licence 3G, dont on attend l’appel à candidature. C’est beaucoup plus d’investissement qu’en tant que MVNO mais cela en vaut la peine. Nous avons une base potentielle de 10 millions de clients !Quels sont vos autres projets pour 2007 ?
Le renouvellement de nos terminaux avec de nouveaux PVR [Personal Video Recorder, NDLR] haute définition, le lancement de la vidéo à la demande par la TV et non plus uniquement via Internet, et l’amélioration de la
relation client.Noos et Numericable n’ont pas bonne réputation en la matière…
Que comptez-vous faire pour y remédier ?
La fusion de nos différents systèmes a eu malheureusement un impact sur le service clients. Nous avons aussi identifié un certain nombre de dysfonctionnements dus à l’ancien système de Noos. Il va falloir encore 3 ou 4 mois pour tout
remettre à plat, mais c’est une étape obligatoire pour avoir ensuite des outils communs efficaces, de nouvelle génération. Nous allons aussi développer notre réseau de magasins, multiplier les accords avec des franchisés et recruter des vendeurs à
domicile. Pour le service client, nous sous-traitons toujours les appels de premier niveau, avec une équipe d’environ 800 personnes.Voir l’intégralité de notre dossier spécial FAI
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