Englué dans des pertes chroniques, Noos a annoncé la réduction de sa masse salariale de 35 % afin de pouvoir atteindre ses objectifs d’Ebitda positif en 2004, puis de rentabilité en 2005.Le principal câblo-opérateur français, disposant d’environ 1,1 million d’abonnés, affirme cependant “qu’il n’y aura pas de plan de licenciement “, et a annoncé la mise en place d’un guichet départ. Mais les syndicats refusent cette mesure et demandent “la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi, quitte à y intégrer des mesures de départs volontaires afin qu’elles soient cadrées par la loi”.Les syndicats estiment entre 300 et 400 le nombre de salariés qui pourraient être touchés, sur un total de 1100 employés. En 2000, Noos s’était déjà séparé de 260 personnes.Noos négocie en outre avec le Sipperec (syndicat intercommunal représentant 38 communes de la périphérie de Paris) le rééchelonnement d’un contrat visant à câbler 610 000 foyers de la région parisienne. Le câblo-opérateur indique avoir déjà réalisé un tiers du chantier, sans préciser le délai qu’il cherche à obtenir.
La faible dynamique du marché
Avant tout, c’est la faible dynamique d’un marché, demandant de très lourds investissements, qui pousse Noos à cette politique de rigueur. En mai dernier, son PDG, Patrick Leleu, déclarait : “Mon objectif est d’augmenter de 20 % par an le nombre de clients pour atteindre 60 % de parts de marché sur la TV payante et 30 % sur le marché de l’Internet haut débit.” Mais un tel taux de croissance est illusoire. En deux ans et demi, en France, le nombre d’abonnés au câble est passé de 2,9 à 3,57 millions, soit seulement un taux de croissance de 23 %.En outre, les espoirs des câblo-opérateurs de multiplier leurs sources de revenu diminuent au fil des ans. D’abord, c’est le marché de la téléphonie, jugé trop coûteux, qui a été abandonné, ensuite, l’Internet haut débit sur le câble n’a jamais décollé, pâtissant de la percée de l’ADSL grand public et, enfin, l’apparition prochaine de la TNT pourrait mettre à mal le coeur de leurs offres : la télévision.Dans un contexte difficile, les actionnaires de Noos, dont Suez qui détient 50,1 % du capital, cherchent des solutions de sortie financière. Il y a quelques mois, les rumeurs prêtaient à Suez d’avoir mandaté la banque Lazard pour revendre sa participation. Aujourd’hui, Gérard Mestrallet, son président, affirme attendre 2004 pour faire le point. Et d’ici là, le marché français a de grandes chances de sêtre consolidé.
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