Nomade vous connaissez ? Premier annuaire et moteur de recherche français, ce site a réussi à s’imposer dans l’Hexagone avant l’arrivée du monstre américain Yahoo! À l’origine de ce succès, deux compères, Jean Postaire et Gilles Ghesquière, fatigués du stress des objectifs commerciaux, des horaires et des comptes à rendre. Un voyage en Amérique du Sud pour l’un, au Vietnam pour l’autre, les décide à quitter leur vie de salarié au sein de Computer Associates et de MG2 Technologies. Mais que faire ? Nous sommes en 1995 et internet n’en est qu’à ses balbutiements en France. “Aux États-Unis, en revanche, le Net était déjà bien développé”, souligne Jean Postaire. Surfant pour réfléchir et structurer leurs idées, ils sont alors confrontés à l’absence d’annuaire des ressources de sites francophones : “Tous les moteurs de recherche étaient américains”. C’est ainsi qu’est née l’idée de Nomade, fin 1995.Ils n’hésitent pas à puiser dans leurs économies et à solliciter quelques amis, réunissant ainsi 1,6 MF (0,2 M?), et créent la start-up Objectif Net en mars 1996. “À cette époque, les capitaux-risqueurs qui misaient sur le Net étaient aussi inexistants que les webmasters ou les web agencies , précise Jean Postaire. Mais coup de chance, suite à une annonce diffusée sur un site américain, nous avons trouvé un webmaster californien désireux de travailler en France. Ensemble, nous avons défini la technologie du projet, puis cherché des partenaires. Microsoft s’est montré fort intéressé et nous a largement épaulés.”En juillet 1996, nomade.fr est lancé, “juste avant Yahoo! France en octobre”. Près de 30 000 F de publicité en juillet, 150 000 F au 1er trimestre et 300 000 F au 2e, “c’était un bon début, on gagnait un peu d’argent”. En 1998, Sofinova y croit et in-jecte près de 3,7 MF (0,5 M?). “Cela nous paraissait miraculeux, souligne Jean Postaire. Jusqu’à ce que nous voyions, quelques mois plus tard, des projets décrocher 30 MF. Nous étions passés trop tôt !” Pendant un an, ils vivent sur ce fond : “Nous étions très vigilants quant à nos dépenses”. Puis, en 1999, ils se lancent dans une nouvelle recherche de capitaux. Se présente alors LibertySurf avec une proposition de “rapprochement stratégique”, comme se plaît à le dire Jean Postaire. Que faire ? Abandonner le projet de structure indépendante ? Troquer sa liberté pour réintégrer le statut de salarié ? Les discussions sont longues et difficiles. Mais, talonné par l’arrivée de quelques grands groupes dotés de moyens financiers plus importants, Nomade accepte l’offre du fournisseur d’accès. Finie lindépendance, le site passe dans le giron de LibertySurf (une des filiales du Groupe Arnault) en juillet 1999, “sans regrets, puisque nous avons gardé une grande autonomie en interne “.nomade.fr
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