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Nokia prend ses marques dans l’internet mobile

L’opérateur joue l’intermédiaire entre les usagers et les fournisseurs de contenu.

Le coup de froid qui s’est abattu depuis le début de l’année sur les télécoms a mis un bémol aux déclarations tonitruantes des constructeurs quant à l’absolue nécessité de l’internet mobile pour survivre dans notre société de la communication. Seul Nokia continue sur sa lancée de l’an passé : il présente des bénéfices pour le premier trimestre alors que les autres déplorent des pertes (par exemple, son grand rival Ericsson). Dans la foulée, Nokia annonce sa plate-forme de services, baptisée M-Platform, déjà adoptée par des opérateurs comme Telenor ou Hutchison et en test chez France Télécom.

La M-Platform est surtout destinée aux opérateurs

Dans les grandes lignes, il s’agit d’une gare de triage entre, d’un côté, les abonnés et, de l’autre, les fournisseurs de contenu. Elle est donc avant tout destinée aux opérateurs, pour qui elle sert de portail, ainsi qu’aux grands fournisseurs de services comme Yahoo ou AOL. Constituée d’une quinzaine de modules, elle gère de bout en bout la session et prend en charge des fonctions de paiement, de sécurité et de personnalisation (elle garde la trace des opérations et des choix antérieurs). Par son intermédiaire, les utilisateurs accèderont à des sites marchands ou de divertissement ou encore à des services pratiques (météo, bourse, services personnalisés grâce à la localisation, etc. ) exploités par des fournisseurs de contenu – partenaires de l’opérateur -, mais également à des services proposés par l’opérateur lui-même. Un modèle qui rappelle un peu celui du minitel, même si l’internet mobile propose une palette de services beaucoup plus vaste : France Télécom sert d’intermédiaire entre les utilisateurs et les fournisseurs de contenus. La M-Platform offre même une fonction similaire à celle du kiosque, dans laquelle l’opérateur encaisse le montant de la transaction et le reverse au fournisseur de service.L’autre grande annonce de Nokia porte sur son serveur de messagerie multimédia (MMSC). Selon Nokia, si le GSM marque l’époque de la messagerie texte, le GPRS marquera celle de l’image fixe et l’UMTS ouvrira celle de la vidéo et du son. Les messages MMS (Multimedia Messaging) contiendront donc du texte, des photos, des clips audios ou vidéos. Le MMSC vise ce marché promis, selon le constructeur, à un bel avenir, si l’on en croit l’essor du SMS sur GSM : 15 milliards de SMS ont été envoyés à travers le monde en décembre 2000. Reste à savoir si les réseaux UMTS ouvriront rapidement et si les utilisateurs seront séduits par cette forme de communication.

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Jean-Pierre Soulès