On le sait, le concept de la Wii U est l’aboutissement d’un long processus d’affinage et de maturation dans le secret des laboratoires du géant nippon. Malgré cela, à en croire notre source, il semblerait bien que l’architecture de la bête ait été finalisée dans la précipitation. La politique low-cost de Nintendo, qui leur a permis de surfer en décalé sur la vague technologique, tout en affichant des marges à faire pâlir la concurrence, pourrait pour la première fois se retourner contre le constructeur.
Un fil à la patte
La puce principale de la manette de la Wii U – celle qui gère les fonctions vitales de l’engin, et en particulier le streaming et les fonctions sans fil – ne semble en effet pas à la hauteur. Ce chip trop « cheap » tire la langue, et à ce jour, les fonctions sans fil, et en particulier le streaming, ne fonctionnent toujours pas. Selon notre source, nous en sommes déjà à la troisième version du prototype, la quatrième étant théoriquement attendue pour la fin du mois auprès de quelques studios triés sur le volet.
Les développeurs sur la sellette
Pour l’instant, les développeurs travaillent avec une manette, équipée d’un petit boîtier noir, qui assure une connexion filaire avec le kit de développement. Et même sous cette forme, le hardware du kit ne fonctionne toujours pas de manière satisfaisante. Les développeurs se sentent souvent un peu perdus, comme s’ils travaillaient à l’aveuglette, leur mésaventures rythmées par les flashages (mises à jour) quasi quotidiens du kit.
Dans ces conditions, difficile pour les créateurs d’exploiter correctement les fonctions les plus novatrices de la console, celles-là même qu’ils ne peuvent pour l’instant pas tester.
La manette (sans fil) de la Wii U.
Un planning impacté ?
A dix mois de la sortie annoncée aux développeurs, le fait que les ingénieurs de Nintendo soient encore en train de se creuser la tête pour faire fonctionner par tous les moyens une architecture supposée définitive a de quoi soulever de sérieuses inquiétudes. Le géant nippon pourrait-il se retrouver à faire un changement de dernière minute, et le cas échéant, à quel prix ?
Ce serait un comble quand on sait que Nintendo a la réputation de toujours peser soigneusement toutes ses options technologiques longtemps à l’avance. En interne, on commence à parler d’une sortie en septembre 2012, et non plus en juin, comme initialement prévu.
Trois mois de retard sur un planning, cela peut sembler trivial face à la durée de vie d’une console de salon. Mais nous ne sommes plus en 2008. L’industrie est en pleine mutation forcée, et des rumeurs de plus en plus persistantes indiquent que Microsoft pourrait présenter le successeur de la Xbox 360 lors du prochain E3, pour une sortie qui suivrait rapidement.
Si tel était le cas, la Wii U pourrait n’avoir que quelques mois de coexistence « optimale » avec la console actuelle de Microsoft, réduisant ainsi les chances d’accueillir de nouveaux titres qui n’auraient pas vu le jour sans l’excellente « portabilité » du code 360 vers la Wii U.
Une chose semble évidente : pour espérer remporter son pari, Nintendo va devoir jouer une partie très serrée.
Lire le premier épisode de la série Nintendo, l’envers du décor (1/5)
Notre série d’articles sur Nintendo se poursuit jusqu’à la fin de la semaine. Retrouvez demain le troisième épisode, consacré à la mythologie de la création chez Nintendo.
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