Eternel paradoxe de Nintendo, qu’illustrait encore récemment Super Mario Bros All-Stars 25th Anniversary Edition : le fabricant de consoles est aussi célèbre pour la créativité de ses jeux que pour son art du recyclage des épisodes passés. Et à l’heure où la 3DS s’apprête à montrer ce que la 3D stéréoscopique peut apporter au jeu vidéo, nouveaux concepts et titres inédits brillent étonnamment par leur discrétion.
« Effectivement il y a beaucoup de franchises traditionnelles Nintendo, avec Pilotwings, Nintendogs, mais c’est aussi pour rassurer une frange de la population, les gamers, qui s’était plainte à la sortie de la Wii avec tous les jeux focalisés sur les Mii, nous explique Mathieu Minel, directeur marketing de Nintendo France. Steel Diver prouve aussi que Nintendo a de vraies idées de gameplay, la 3DS n’est pas une machine à remakes. » Et de préciser que Miyamoto chapeaute un Mario en relief, du jamais-vu (ou presque) dans la saga.
Le paradoxe de Zelda 64
La tentation de rééditer en relief des titres déjà sortis sur Nintendo 64, DreamCast ou PlayStation 2 existe pourtant chez les éditeurs tiers, à l’image de Konami et de son Metal Gear Solid 3, ou de Capcom avec son édition spéciale de Super Street Fighter IV. Une tendance dont se méfie le fabricant et éditeur. « Je pense que l’une des leçons de la PSP c’est que vouloir retranscrire l’expérience de jeux de salon sur une portable ça n’a pas de sens pour les joueurs, assure Mathieu Minel. Les jeux portables ne sont pas consommés pareil, et ce n’est pas le sens que prend la 3DS, même si techniquement elle en a la puissance. »
Quid alors de The Legend of Zelda Ocarina of Time, réédition d’un jeu culte sorti il y a plus de dix ans sur Nintendo 64 ? « On sent qu’il y avait un besoin de mettre cet univers en 3D avec un effet de profondeur chez monsieur Miyamoto, ce qui fait qu’il ne s’est pas posé la question comme cela, se justifie le directeur marketing de Nintendo France. Cela répond à un besoin personnel plus qu’à un besoin chez les utilisateurs de jeu vidéo portable. » L’explication n’est pas forcément la plus convaincante.
Le précédent de Super Mario 64 DS
Ce que Nintendo France ne dit pas, c’est que de manière très pragmatique, une réédition en 3D relief demande surtout moins de temps et de travail qu’un tout nouveau jeu. Or en période de lancement, la firme sait que les observateurs comptent avec une cruelle précision les titres disponibles.
Les remakes, une solution de facilité à laquelle la première DS avait elle-même cédé, avec le remake sur écran tactile de Super Mario 64. Il n’avait pas empêché la console de s’imposer, au final, comme la plus créative de sa décennie.
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