L’offensive a été aussi inattendue que rapide. A la suite d’une plainte déposée la semaine dernière, Nintendo a obtenu la mise sous scellés par la police judiciaire française de plusieurs stocks de
cartouches vierges pour Nintendo DS, permettant notamment de faire tourner des jeux piratés sur Internet (Supercard DS, DS Linker,
R4, etc. Les amateurs parlent de ‘ linker DS ‘).Les agents de la PJ ont réalisé des descentes chez des fournisseurs situés en région parisienne et en province ainsi que dans des boutiques parisiennes qui vendaient directement ces cartouches. La nouvelle s’est rapidement
répandue entre fournisseurs et revendeurs et même les cybermarchands qui n’ont pas été touchés par l’opération de police ont décidé de suspendre au moins provisoirement la vente de ces produits sur Internet.
‘ L’opération n’a peut-être pour but que de bloquer certains stocks à Noël mais elle fait peur à tout le monde ‘, confie un revendeur non poursuivi.Comme nous l’expliquions lundi dernier,
Nintendo avait déjà organisé des saisies de ce type courant octobre à Hong Kong. Selon Véronique Vasse, chargée des affaires
juridiques au sein de Nintendo France, dans la droite ligne de cette opération, la filiale française n’écartait pas une action dans l’Hexagone, mais hésitait encore sur les moyens à mettre en ?”uvre. La situation a, semble-t-il,
rapidement évolué.Selon nos informations, la plainte déposée par Nintendo le serait au titre de la contrefaçon et porterait sur l’utilisation dans les cartouches ‘ pirates ‘ de portions de programmes développés par
Nintendo permettant de faire démarrer la cartouche (séquence logicielle de ‘ boot ‘).
Nintendo prépare une cartouche d’extension officielle
C’est sur cette base que les avocats spécialisés de Nintendo auraient obtenu la mise sous scellés des stocks. Un juge devrait se prononcer rapidement sur le maintien de la mise sous scellés dans l’optique d’un
jugement sur le fond dans les mois qui viennent. Sollicité par 01net., Nintendo n’a pas été en mesure de répondre à nos questions avant la parution de cet article.En attendant, à quelques semaines de Noël, qui est la période de l’année où il réalise l’essentiel des ses ventes, Nintendo a réussi à arrêter net les ventes des cartouches pirates en France. Certes, les internautes
peuvent toujours se tourner vers des pays comme l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne mais une bonne frange d’entre eux devrait y renoncer.Reste que sur le long terme, le fabricant prend le risque de voir la vente de cartouches pour DS autorisée par le droit français. Si la jurisprudence lui est défavorable, les revendeurs français pourraient demain commercialiser plus
ostensiblement leurs linkers. Aujourd’hui, leur principal argument de défense est que les cartouches vierges ne servent pas qu’au piratage. ‘ Les capacités de la DS sont largement
sous-exploitées aujourd’hui. Il lui manque un grand nombre de fonctions par rapport à la PSP de Sony comme la messagerie, la musique ou la vidéo et les Linkers permettent d’y remédier ‘, explique un revendeur.Nintendo semble partager ce point de vue. Le fabricant a autorisé la société AM3 à commercialiser au premier trimestre 2008 au Japon une cartouche d’extension ‘ officielle ‘. Baptisée DSVision,
celle-ci affiche un design similaire aux cartouches pirates saisies par la police. Elle lit des cartes micro SD et permet d’ajouter des contenus multimédias (mangas, films, musique, etc.) mais aussi de faire tourner des applications.
Evidemment tous les contenus et applications tierces disponibles seront protégés et payants.
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