Dans le petit club fermé des reflex à capteurs plein format le D800, sorti début 2012, s’était fait une place à part avec son capteur de 36 Mpix. Celui-ci avait autant séduit qu’effrayé : quand les uns y voyaient la définition moyen format dans un “petit” reflex, les autres pestaient contre la taille énorme des fichiers RAW ou les performances en basses lumières un peu limitées. Bref un appareil solide, mais un peu en avance sur son temps.
Même définition, nouveau capteur
Comptant 36 millions de points : la définition du capteur du D810 est la même que celle de son aïeul. Pourtant il s’agit d’un nouveau capteur, dépourvu de filtre passe-bas comme le D800E. “Nous n’avons plus aucun problème de moiré”, explique Jean De Gasté, responsable produit reflex chez Nikon France, “alors nous proposons le capteur sans anti-aliasing de base”. Ce nouveau capteur monte désormais plus haut dans les hautes sensibilités (12.800 ISO de base, 51.200 en mode étendu) mais aussi dans les basses : 64 ISO de base (contre 100 sur le D800) et jusqu’à 32 ISO en mode étendu. Idéal pour les poses très longues.
Côté processeur d’image, le D810 reçoit l’Expeed 4, le même que l’on retrouve dans la dernière mouture de son grand frère le D4S
sRAW : le mini négatif spécial timelapse
Comme les fichiers RAW peuvent être vraiment énormes et lourds à traiter – jusqu’à 75 Mo par photo en NEF non compressé 14 bits – le D810 propose un mode RAW de plus petit format : le sRAW. Faisant la moitié de la taille pour le quart de la définition – 9 Mpix – il est notamment dédié aux amateurs de timelapses, ces vidéos composées de centaines, voire milliers d’images. Le format RAW (12 bits seulement) permet plus de latitude dans le développement, et la plus petite taille devrait accélérer les processus de traitement sans perte de qualité d’image – la définition est un peu supérieure à la 4K.
Bien plus silencieux que le D800
Exit le “clac” très marqué du D800, le D810 est équipé d’un nouveau mécanisme de miroir et d’un nouvel obturateur très silencieux non seulement dans le mode silencieux (Q chez Nikon), mais aussi en mode normal ! Pour avoir eu en main un D800 et un D810 lors de la présentation presse, on ne peut qu’être admiratif du travail fourni par Nikon dans ce domaine.
Mesure Spot Auto pour les concerts
Un nouveau mode de mesure de la lumière fait son apparition : le mode Spot Auto. Conçu essentiellement pour la photo de scène, où les lumières peuvent changer brutalement, ce mode de mesure se concentre sur les hautes lumières afin d’éviter les scènes sur-exposées. Cela afin d’éviter les images floues ou les visages complètement “cramés”.
Rafale améliorée
Côté rafale, on n’est pas au niveau d’un D4 (boîtier pro qui turbine à 11 i/s), mais à 5 images par secondes, le D810 est déjà plus rapide que son aïeul (le D800 était limité à 4 i/s). En mode DX et équipé de son grip et de sa batterie optionnelle, le D810 n’utilise qu’une portion APS-C de son capteur plein format et peut alors monter à 7 i/s en proposant un recadrage x1.5 qui allonge la focale. Les images ne font plus alors que 15 Mpix, ce qui est déjà plus que suffisant pour nombre de photographes
Fonctions vidéo riches, mais pas de 4K
Conscient de la présence grandissante des reflex sur les plateaux de tournage, Nikon a soigné la fiche technique en vidéo : prises casque et microphone, mode Full HD très complet (24p,25p,30p,50p,60p), sortie HDMI non compressée, zébras, ISO débrayables en tournage, etc. Le seul élément qui manque la vidéo en ultra haute définition (4K) que l’on retrouve dans de nombreux boîtiers récents comme l’excellent Panasonic GH4. Si ce n’est pas essentiel – le D810 est un boîtier essentiellement photo à la base – il est dommage que les ingénieurs de Nikon n’aient pas eu plus de vista.
Le Nikon D810 sera disponible à partir du 17 juillet au prix de 3199 euros.
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