Passer au contenu

Nikon D7200 : un reflex très attendu, mais une fiche technique qui déçoit

Si certaines améliorations sont appréciables, Nikon semble avoir limité leur nombre et propose un boîtier « castré ».

Deux ans après la sortie du D7100, la relève arrive en ce mois de mars 2015 avec le D7200, un reflex pour photographes avertis. De son aïeul, il garde un capteur APS-C de 24 Mpix (amélioré), un double emplacement pour cartes mémoire et une construction robuste.

Taillé pour encaisser

Conçu en alliage de magnésium et garni de joints d’étanchéité le D7200 est, selon les affirmations de Nikon France, « conçu comme un D810 ». Une affirmation que nous nous ferons un plaisir de vérifier lors du test. Son obturateur est lui de grande qualité car il est garanti pour 150 000 déclenchements, une valeur qu’on retrouve généralement sur les boîtiers plus haut de gamme. Le viseur, un peu plus étroit que celui d’un 70D couvre cependant 100% du champ de vision de l’optique, ce qui est plus qu’appréciable.
La construction de ce D7200 semble avoir fait l’objet de toute l’attention des ingénieurs de Nikon. Il est donc dommage que quelques éléments technologique (vidéo, rafale, etc.) viennent gâcher la fête comme nous allons le découvrir…

Autofocus du D750

Le D7200 récupère l’autofocus d’un de ses grands-frères, le Nikon D750, un reflex à capteur plein format. Baptisé « Multicam 3500 II », ce module de mise au point pillote 51 collimatuers dont 15 en croix. D’une très grande sensibilité théorique (-3 IL), il est sensé accrocher les sujets sous un éclairage équivalent à une pleine lune sans nuages. Le test dira si le D7200 tient cette promesse, mais l’AF étant un domaine que Nikon a toujours bien maîtrisé, nous avons peu d’inquiétudes.

Rafale médiocre

6 images par seconde : c’est bien gentil, mais quand on compare avec la concurrence, on a mal pour Nikon. Le Sony Alpha A77 Mark II en débite le double (12 i/s !), le Pentax K-3 affiche 8 i/s quand les boîtiers hybrides vont de 9 i/s avec tracking (10 i/s sans) pour l’Olympus OM-D E-M1 à … 15 i/s pour le Samsung NX1. Le D7200 monte à 7 i/s en mode recadré (x1.3) mais nul doute que les amateurs de photo sportive/d’action seront déçus à la lecture de cette faiblesse. Dans les faits, la majorité des photographes se contentent bien volontiers de 6 i/s, mais il est dommage que Nikon ne soit pas allé plus loin dans ce domaine. C’est peut-être un choix technique – difficulté du processeur à suivre la cadence –, une limitation dans le contrôleur mémoire (qui n’est pas compatible avec les nouvelles cartes ultra rapides UHS-2) ou un choix marketing pour ne pas phagocyter les ventes des appareils plus experts. En attendant, si vous cherchez un boîtier à même de tenir la cadence, le D7200 ne semble pas être le bon choix.

Vidéo : potentiel bridé et pas d’écran orientable

Côté pile, le D7200 propose une prise casque et une prise microphone, un autofocus vidéo (théoriquement) bien meilleur que celui du D7100, une sortie HDMI non compressée, un nouveau menu vidéo dédié, le réglage manuel des ISO, un mode de rendu « flat » pour la post-production, les zébras pour l’exposition, etc.
Cette longue liste laisse à penser que le D7200 serait un tueur en vidéo, mais il n’en est rien. Primo le mode à 50 images par seconde se fait au prix d’un recadrage (x1,3) inexplicable et injustifiable qui sabotte les grands-angles. Côté définition il se contente de la Full HD 1080p, à l’heure où les smartphones commencent à proposer la 4K (sans parler du GH4, du FZ1000, du NX1 ou du LX100). Par ailleurs, il n’offre que très peu de paramétrages d’encodage – contrairement à Panasonic ou Sony – , ne propose pas de focus peaking et son écran n’est pas orientable. Bref, Nikon n’a pas joué le jeu à fond et c’est bien dommage.

Hautes ISO en noir & blanc

Le D7200 étend la plage maximale du D7100 : de 6 400 ISO, elle passe à 25 600 ISO. En quadruplant cette valeur, Nikon offre un vrai confort aux photographes de l’extrême. Si Nikon a toujours permis le débrayage des sensibilités maximales par le biais de modes appelés Hi. 1, Hi. 2, etc. le D7200 ne le permet… qu’en noir & blanc ! Ainsi, les deux nouveaux paliers se nomment Hi. BW1 et Hi. BW2, montant respectivement à 51 200 et 102 400 ISO en tons de gris uniquement, une décision justifiée par Nikon par la difficulté à conserver un niveau de qualité suffisant dans les couleurs. Pourquoi pas.

Toujours pas le remplaçant du D400…

Un boîtier de Nikon n’a jamais été remplacé : le Nikon D300s. Sorti en 2009, ce boîtier offrait bien des avantages. Sa construction, sa rafale, son AF et son ergonomie étaient au top et avec son capteur APS-C il offrait une rallonge de zoom bienvenue pour tous les amateurs de photo nature et de sport. Le D7200 n’est donc toujours pas son remplaçant, avec sa maigre rafale et sa construction un poil en-dessous.
En 2015, nous attendions mieux de Nikon en matière d’innovations. Quand de nombreuses marques accélèrent, Nikon segmente gentiment son offre reflex sans trop forcer. Et laisse filer le leadership technologique…

Le Nikon D7200 sera disponible à partir du 19 mars en deux kits :
– 1199 € boîtier nu
– 1399 € avec le 18-105mm f/3.5-5.6G AF-S DX NIKKOR ED VR

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Adrian BRANCO