Le reflex n’est pas (encore) mort : alors que Nikon a entamé l’an dernier son pivot vers les appareils photo hybrides plein format en lançant les Z7 et Z6, le vénérable opticien japonais annonce aujourd’hui le développement du D6. Comme son prédécesseur le D5, il s’agira d’un boîtier massif à grip vertical intégré taillé pour encaisser, qui vise un public notamment de photographes de sport, d’action et nature. La lignée des Dx étant celle historiquement dotée du meilleur autofocus et de la meilleure rafale afin de satisfaire les besoins de la cible : shooter des sujets en mouvement. En théorie, comme ses prédécesseurs, il ne devrait pas jouer la surenchère côté pixels, contrairement à la lignée des D8xx (D800, D810, D850), utiles pour les très grands tirages.
Beaucoup de conditionnel et de « en théorie » car il ne s’agit pas ici d’une annonce « produit » mais d’une annonce de développement d’un boîtier qui devrait arriver « entre 2019 et 2020 ». Comprendre que Nikon peaufine ou observe ce qui se passe dans le secteur avant de finaliser le lancement de son nouveau bijou, qui devrait arriver, à n’en pas douter, un peu avant les jeux Olympiques de Tokyo. Pour l’heure, on a donc aucune information quant à la définition, aux spécifications, etc.
Le dernier de sa lignée ?
Si le monde de la photo a largement basculé dans la révolution hybride, les reflex ont donc, selon Nikon, encore leur place. Dans le domaine de la photo de sport ou tout autre genre où la résistance est capitale et où les longues focales sont à l’honneur, cela semble tout à fait possible. Maniant des téléobjectifs immenses, comme l’incroyable 180-400 mm dont nous vous avons parlé, les photographes de stades ne sont pas gênés par le poids de ces gros reflex et ont leurs habitudes quant à la visée optique.
Il n’empêche que technologiquement, le D6 pourrait être le dernier de sa lignée : il y a deux ans, Sony a mis un grand coup de massue à Canon et Nikon – dont les boîtiers étaient les seuls visibles sur les stades – avec son incroyable Alpha A9. Un boîtier qui profite des atouts techniques de l’hybride – plus compact, plus léger, plus rapide (jusqu’à 20 images par secondes avec suivi AF), bien plus performant en vidéo, etc. – pour marquer l’histoire. Technologiquement, les reflex font partie du passé – partie mécanique plus sujette aux pannes, tirage optique qui impose des conceptions d’objectif complexes et encombrantes. Des faiblesses qui sont compensées par le viseur optique, cher à certains professionnels, mais aussi et surtout un parc optique très riche et connu des pros.
Nikon parie ici – sans trop de risque – que le parc optique possédé par les photographes de sport/nature et les agences photo justifie de rester sur le reflex… au moins pour une génération. Afin de montrer que la monture F n’est pas morte, Nikon couple l’annonce du développement du futur D6 avec celle d’un zoom professionnel de sport, le Nikon AF-S NIKKOR 120-300 mm f/2.8E FL ED SR VR. Une optique qui veut concurrencer le 120-300 mm f/2.8 de Sigma en introduisant une nouvelle technologie optique, comme le signale la mention « SR » qui n’existe actuellement pas dans le jargon de Nikon.
Nikon n’a confié aucun prix ni aucune date de lancement exacte, ni pour le D6, ni pour le 120-300 mm f/2.8.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.