Les industries du cinéma et de la musique sont rassurées. Le gouvernement n’a pas l’intention de baisser les bras devant le piratage. Bien au contraire. C’est le sens du discours que vient de prononcer Nicolas Sarkozy, en déplacement au Forum d’Avignon, où se tient le Sommet culturel sur la création à l’ère numérique, organisé dans le cadre de la présidence française du G20 et du G8.
Le président de la République a clairement laissé entendre que le streaming serait la prochaine cible de la lutte antipiratage. « J’aime une musique, je veux la partager : la démarche n’est pas en soi négative. Sur les sites de streaming, l’idéologie du partage, excusez-moi, c’est l’idéologie de l’argent : je vole d’un côté et je vends de l’autre. Qu’on ne me demande pas de soutenir cela ! », a-t-il expliqué.
Le piratage en baisse de 35 % sur le P2P
L’idée d’une Hadopi 3 est donc revenue sur le tapis. Le Président avait déjà évoqué cette possibilité au mois d’avril dernier. Mais à l’époque, il s’agissait de corriger les erreurs de la loi en vigueur, pas d’accentuer la répression. « J’ai bien conscience que la technologie évolue. Si la technologie nous permet une nouvelle évolution, on adaptera la législation », a justifié Nicolas Sarkozy.
Le président de la République semble d’autant plus décidé à emprunter cette voie législative qu’il estime que la Hadopi est un succès, « que la bataille [contre le piratage, ndlr] n’était pas perdu », contrairement à ce que certains affirmaient. « Grâce à la loi Hadopi, le piratage par peer to peer, individuel, a reculé de 35 % », s’est-il félicité. Mais l’analyse est un peu rapide. Nicolas Sarkozy oublie un peu vite que les internautes ont changé leurs habitudes, qu’ils se sont tournés vers d’autres modes d’échanges de fichiers (notamment le direct download), délaissant les réseaux de P2P.
Décidé à défendre les œuvres culturelles, « des biens de première nécessité », le chef de l’Etat a annoncé la création du Conseil national de la musique, chargé de soutenir la production musicale en France. Comment financer ce nouvel organisme en pleine rigueur budgétaire ? En ponctionnant les fournisseurs d’accès à Internet évidemment, en instaurant un prélèvement sur les abonnements à Internet. Un mode de financement bien pratique, sauf quand il s’agit de licence globale, bien entendu.
Source des vidéos : France TV Info
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