En janvier 2010, lors de la présentation des vœux au monde de la culture, le président de la République clamait à propos des « grands acteurs de l’Internet présents en France » dont les activités échappent à la fiscalité française : « On n’a pas de cadeau à leur faire ». Un peu moins de deux ans après cette déclaration qui visait Google, Nicolas Sarkozy inaugure officiellement le centre de recherche et de développement de l’américain en France.
Un beau présent pour le premier moteur de recherche qui a acquis un immeuble de 10 000 mètres carrés, rue de Londres au cœur de Paris. Les locaux regrouperont le siège Europe du Sud, de l’Est, Moyen-Orient et Afrique, un institut culturel ainsi qu’un centre de recherche et de développement. Rares sont les acteurs du numérique français à pouvoir se targuer d’une visite du chef de l’Etat « himself ».
Lors de ce déplacement, Nicolas Sarkozy s’est entretenu avec les Googlers, les salariés du moteur de recherche et de rares entrepreneurs. Il a tenu à justifier sa présence au sein de l’entreprise américaine. Et le président de rappeler avoir demandé à Eric Schmidt de s’installer en France pour créer un centre de recherche. « Pourquoi il va chez Google [se demandent certains], parce qu’ici on crée des emplois, on développe de nouveaux produits », a expliqué le président de la République. Les patrons des net-entreprises françaises, dont certaines sont obligées de licencier apprécieront.
Un conseil numérique mondial
Le chef de l’Etat a promis un accès plus facile au crédit pour les entreprises innovantes, notamment pour les petites et moyennes entreprises. Il souhaite pouvoir favoriser leur accès à du capital-risque public à des coûts moindres. Nicolas Sarkozy a décrit une Silicon Valley à la française accueillant 20 000 chercheurs et regroupant des institutions publiques et des entreprises privées.
Le chef de l’Etat a également évoqué la création future d’un conseil européen du numérique, voire d’un conseil mondial dont l’objet serait de proposer de manière conjointe des règles en matière de fiscalité, de lutte contre la cybercriminalité, de propriété intellectuelle… en d’autres termes de règlementer Internet. A la fin de son allocution, Nicolas Sarkozy s’est pourtant ouvert du fait que « comprendre les valeurs de l’internet lui avait pris du temps »… Pas sûr que le processus soit terminé.
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