Passer au contenu

Nicolas Sarkozy dévoile son arsenal contre les pirates du droit d’auteur

Ce texte remet à l’honneur la riposte graduée et crée une autorité publique chargée de l’appliquer.

C’est la deuxième fois que les pouvoirs publics initient un accord entre fournisseurs d’accès et ayants droit dans le cadre de la lutte contre la violation du droit d’auteur sur Internet. Il y a eu la
charte de juillet 2004, signée à l’Olympia sous l’égide du ministre de l’Economie et des Finances de l’époque, Nicolas
Sarkozy. Il y a aujourd’hui l’accord conclu après la mission Olivennes, présenté ce vendredi 23 novembre à l’Elysée par le président de la république, Nicolas Sarkozy. Selon le président, ce texte consacre ‘ l’avènement
d’un Internet civilisé ‘.
Et c’est peu que de dire que la répression y est à l’honneur.Dans cet accord, les pouvoirs publics s’engagent à mettre en place ‘ une autorité publique spécialisée ‘, sorte de gendarme du droit d’auteur, chargée notamment de mettre en ?”uvre le
mécanisme dit de ‘ riposte graduée ‘. C’est-à-dire l’envoi de messages d’avertissement aux internautes qui téléchargent illégalement, suivi de sanctions en cas de récidive. Le système avait pourtant été rejeté par le
Conseil constitutionnel à la suite du vote de la loi Droit d’auteur et droits voisins en 2006. Apparemment, le gouvernement réaffirme sa volonté.L’organisme sera créé dans le cadre d’un projet de loi présenté au début de l’année 2008 et voté avant l’été par le Parlement. Le principe d’une autorité administrative figurait dans un
rapport sur le peer to peer présenté à la fin du mois d’octobre par le Syndicat national de l’édition
phonographique.
L’UFC-Que Choisir, totalement hostile à la riposte graduée, envisageait elle aussi une autorité, mais plutôt pour réguler le
marché et les prix, comme l’Arcep pour les télécoms.

Répression et offre légale version mission Olivennes

– En cas de téléchargement illégal, l’internaute peut recevoir des messages d’avertissement par le biais de son fournisseur d’accès à Internet (FAI) après la plainte d’un ayant droit.- En cas de récidive, il risque, sans forcément que cela passe par un juge, l’interruption de son abonnement, la résiliation pure et simple du contrat avec son FAI et l’inscription sur une liste noire nationale.- Les fournisseurs d’accès qui ne collaborent pas seront sanctionnés.- Les FAI sont tenus d’expérimenter le filtrage, chose à laquelle ils ont toujours été opposés pour des raisons de faisabilité technique.- L’autorité publique peut demander à un prestataire technique (fournisseurs d’accès mais aussi plates-formes à la YouTube) d’intervenir pour qu’une violation de droit d’auteur cesse (retirer un contenu, en interdire
l’accès…).- Les plates-formes de partage de contenus doivent mettre en place des techniques de reconnaissance de contenus, comme le font déjà Dailymotion et YouTube après plusieurs accords.- Les mesures techniques de protection (DRM) restent légitimes, du moment que les fichiers sont lisibles sur tous les lecteurs et baladeurs (ce n’est pas le cas aujourd’hui).- Les films en VOD bénéficient d’une distribution six mois après leur sortie en salle, soit la même chose que les DVD.
Ce que demandaient les FAI.Pour lire les réactions à chaud,
cliquez ici

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Arnaud Devillard