Nicolas Sarkozy conforte Hadopi mais reconnaît des erreurs [MAJ]
Nicolas Sarkozy reconnaît des erreurs dans la création de la loi antipiratage. Mais Hadopi reste le « meilleur outil » pour défendre le droit d’auteur, affirme l’Elysée.
Première publication mercredi 27 avril 2011 Nicolas Sarkozy prêt pour une loi Hadopi 3
Calcul politique ou véritable intention ? Toujours est-il que Nicolas Sarkozy a pour la première fois remis en question la loi Hadopi, votée pour lutter contre le téléchargement illégal. « Je prends d’ailleurs ma part de l’erreur […]. L’intuition que j’avais, c’est qu’on ne pouvait pas [abandonner] les créateurs. Peut-être que la maladresse a été de donner le sentiment que vous étiez attaqués », a déclaré le président de la République, selon des propos rapportés par l’AFP.
Le chef de l’Etat a fait cette déclaration alors qu’il officialisait la création du Conseil national du numérique (CNN), une assemblée de dix-huit personnalités issues du Net français et chargées de le conseiller sur les dossiers liés à l’économie numérique.
Opération de reconquête des internautes
Nicolas Sarkozy n’écarte pas l’idée de remettre à plat la loi Hadopi, reconnaissant que le gouvernement avait fait des erreurs dans ce dossier. « On me dit : “Est-ce que vous êtes prêt à une Hadopi3?” Bien sûr que j’y suis prêt », a-t-il annoncé, faisant référence aux deux premières lois Hadopi (la suspension administrative de la connexion à Internet ayant été retoquée par le Conseil constitutionnel). Les propos du chef de l’Etat sont toutefois à prendre avec des pincettes. A l’approche de l’élection présidentielle de 2012, le futur candidat est peut-être tenté de reconquérir les internautes.
D’autant plus que la machine Hadopi, qui a mis tant de temps à mettre en place la réponse graduée, est maintenant bien lancée. Des milliers d’internautes reçoivent un courrier électronique, et la phase 2 de l’opération, l’envoi d’un courrier d’avertissement en recommandé, a débuté il y a quelques semaines. Ne manque plus que la troisième étape, celle qui verra le premier internaute « pirate » privé d’accès à Internet par un juge. Cela arrivera-t-il avant les prochaines élections ? Qui prend les paris ?