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Nicolas Kachaner (iFormation Group) : ” Notre modèle nous permet de viser un taux de rentabilité de 30 à 50 % “

Nicolas Kachaner est directeur d’iFormation Group, une société américaine d’investissement et de pilotage de projets Internet de grands comptes. Soutenu par de prestigieux actionnaires, iFormation dispose d’une force de frappe de 600 millions de dollars (645 millions d’euros) pour couvrir les Etats-Unis et l’Europe.



01net. :
Qu’est-ce que iFormation Group ?
Nicolas Kachaner : iFormation est une société d’investissement américaine, créée en juin dernier, qui accompagne les grands comptes dans leurs projets Internet. Mais plus qu’un fonds de capital-risque, nous travaillons comme un holding, en conservant un contrôle opérationnel de nos sociétés.En fait, nous investissons dans le spin off d’un grand compte, puis nous mettons à sa disposition des compétences liées aux métiers de nos trois actionnaires (NDLR : Goldman Sachs, Boston Consulting Group et General Atlantic Partners). Que ce soit le savoir-faire de General Atlantic en matière d’investissement, ou celui de BCG et Goldman Sachs dans le conseil en stratégie, en marketing, ou en management.En échange, nous prenons une participation de la société créée, que nous nous engageons à céder dans le futur au grand compte avec lequel nous nous sommes associés.Avez-vous conclu de tels accords depuis votre création ?Nous avons signé notre premier contrat avec First DataCorporation, une spin off d’American Express qui gère plus de 50 % des transactions opérées par cartes de crédit aux Etats-Unis. La filiale, baptisée eONE Global, a pour ambition de proposer le même type de services sur Internet, dans le B-to-B et le B-to-G (Business to Government) dans le cadre du paiement des impôts.Nous détenons 25 % d’eONE Global, dans lequel nous avons investi 135 millions de dollars. Sept des quarante employés d’iFormation travaillent actuellement pour eONE Global. Nous nous occupons, par exemple, de trouver un acteur européen à acheter pour implanter la société sur ce continent. Les réseaux de BCG et de Goldman Sachs sont un plus indéniable pour ce type d’opération. Nous avons deux portes de sortie possible : soit nous emmenons eONE Global en Bourse, soit nous revendons nos 25 % à First Data.Quelles sont vos capacités d’investissements ?Nos actionnaires nous ont dotés de 300 millions de dollars, avec un engagement de 300 millions de dollars supplémentaires si besoin est. Si nous trouvons où investir cette somme, c’est que le marché aura répondu présent. A partir de là, nous ouvrirons notre capital à des partenaires extérieurs, puis, nous viserons la Bourse. Nous pensons que notre modèle nous permet de viser un taux de rentabilité de 30 à 50 %. En Europe, nous comptons sur deux ou trois deals cette année.Ce type de spin off, assez courant aux Etats-Unis, l’est beaucoup moins en Europe. Allez-vous y adapter votre stratégie ?Non. J’ai rencontré une dizaine de société du CAC 40, et une dizaine d’autres grands comptes. C’est vrai qu’ils sont surpris par notre activité, et qu’ils ne semblent pas connaître cette formule. Mais ils sont intéressés. D’autant que dans le contexte actuel, mieux vaut être à plusieurs pour lancer un projet important sur Internet.L’Angleterre et la Scandinavie sont culturellement plus favorables à ce genre de deal. Mais la France et l’Allemagne ont les plus gros potentiels. Sans parler que 800 des 2 000 plus importantes entreprises mondiales sont européennes, alors que seulement 400 d’entre elles sont américaines.En quelque sorte, nous créons ce marché vu que ce que nous faisons n’existait pas encore. Il est difficile de chiffrer ce marché, mais nous considérons que dix à vingt opérations de ce genre se font chaque année dans le monde, et nous briguons 30 % de parts de marché.Visez-vous des secteurs d’activités particuliers ? Oui, quelques secteurs nous intéressent, notamment celui de l’automobile, des services financiers, de la logistique et de la santé. Que se soit dans le B-to-B, ou à destination du grand public. Il n’y a pas plus de création de valeur dans un domaine que dans l’autre. Malgré tout ce que l’on entend, eBay et Yahoo! sont plus capitalisés que n’importe quelle société du B-to-B.

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Frantz Grenier