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Quel avenir pour les NFT, les oeuvres d’art certifiées sur la blockchain ?

Le marché des NFT s’est effondré ces derniers mois. Plombé par la chute des cryptomonnaies, le secteur est dans le rouge, malgré l’intérêt marqué des marques et entreprises. Le monde des tokens non fongibles va-t-il parvenir à sortir la tête hors de l’eau ? On fait le point.

Le secteur des tokens non fongibles (NFT) s’est développé à une vitesse fulgurante l’année dernière. Porté par l’intérêt affiché par de nombreuses célébrités, marques et maisons d’enchères, le marché a attiré une pléthore d’investisseurs. Certaines collections sont vite devenues très populaires au sein de la communauté crypto. C’est le cas des célèbres Bored Ape Yacht Club ou des CryptoPunks. En parallèle, des places de marché dédiées, comme OpenSea, Rarible ou Magic Eden, ont vu le jour.

Dans ce contexte très enthousiaste, certains tokens non fongibles ont été vendus à des prix mirobolants. On se souvient notamment d’une œuvre réalisée par l’artiste Beeple, qui s’est vendue pour la somme de 69 millions de dollars en mars 2021. Sur l’année dernière, les ventes de NFT ont généré 25 milliards de dollars, estiment les experts de DappRadar. En 2020, les tokens non fongibles n’avaient encore rapporté « que » 94,9 millions de dollars. Un an plus tôt, le marché était quasiment inexistant, malgré l’apparition des premiers NFT dès 2017 sur la blockchain Ethereum.

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L’effondrement du marché des NFT

Malheureusement pour les investisseurs, le marché des NFT s’est ensuite effondré. En  2022, les échanges de tokens sur la blockchain se sont fortement réduits. D’après les données collectées par les analystes de StockApps, les ventes de NFT ont baissé de 41 % au second trimestre 2022 par rapport au dernier trimestre de 2021. Les ventes étaient encore de 3,9 milliards de dollars en mai, contre 884 millions un mois plus tard, souligne NonFungible, un site spécialisé dans l’étude du marché. Sur OpenSea, la première place de marché du secteur, la baisse des échanges a atteint un impressionnant 99 % entre le 1er mai et le 28 août.

« Ce n’est pas seulement le volume négocié en dollars qui a plongé. C’est également le cas pour le nombre d’acheteurs et de vendeurs ainsi que pour le nombre de ventes. Ces diminutions proviennent principalement des objets de collection qui ont perdu de l’intérêt depuis le début de l’année », explique NonFungible dans un rapport publié cet été.

La rentabilité des investisseurs spécialisés dans les NFT a logiquement baissé sur la période, note StockApps. La revente n’est plus aussi lucrative, que ce soit sur Ethereum ou sur la blockchain Solana, bien que certaines collections parviennent encore à générer de l’engouement. Pour les observateurs du secteur, il s’agit de la tendance la plus notable de ces six derniers mois.

Le secteur des tokens non fongibles s’est calqué sur les mouvements enregistrés par le marché des cryptomonnaies. Après le pic enregistré en novembre 2021, avec un Bitcoin frôlant les 70 000 dollars, le marché a plongé. Le krach de l’écosystème Luna et la faillite de plusieurs plates-formes de lending, comme Celsius, ont profondément marqué l’industrie et échaudé les nouveaux entrants.

« La tendance à la baisse du volume des transactions est due à la chute du marché de la cryptomonnaie. La plupart des investisseurs ont peur de prendre des risques avec les crypto-actifs. Le NFT est une victime de ce contexte », estime Edith Reads, analyste chez StockApps.

Comme les cryptomonnaies, les NFT souffrent de la crise économique et de la montée de l’inflation. La récession qui se profile dans la plupart des pays a privé les investisseurs, particuliers comme institutionnels, de liquidités. Face à la morosité des marchés, suspendus aux décisions des banques centrales chargées de contenir l’inflation, les investisseurs se détournent massivement des actifs les plus risqués.

Multiplication des projets

Néanmoins, les NFT ne sont pas encore morts. En dépit de l’effondrement du marché de la spéculation, les projets misant sur les actifs numériques sur la blockchain se multiplient. eBay, le leader des ventes aux enchères en ligne, a ainsi ouvert sa propre marketplace de tokens non fongibles au printemps 2022. Citons également l’initiative de Napster, qui ambitionne de revenir sur le devant de la scène grâce à la blockchain et aux NFT, ou le succès colossal de la plate-forme Sorare, qui propose d’échanger des cartes de football en ligne.

Des marques de renommée mondiale continuent aussi d’investir dans les tokens non fongibles. Par exemple, Coca-Cola a lancé une collection de NFT. De son côté, Nike a lancé des baskets virtuelles sous forme d’actifs numériques authentifiés sur la chaîne de blocs. Une kyrielle d’enseignes de luxe, dont Lacoste, Tiffanys ou Lamborghini se sont lancées dans le secteur à bras ouverts.

On notera aussi l’arrivée des tokens non fongibles sur Facebook, le réseau social qui compte plus de 2,9 milliards d’utilisateurs dans le monde. Les utilisateurs américains peuvent d’ores et déjà partager des objets de collection numériques sur leur mur. Les NFT ont aussi été déployés sur Instagram, qui recense quant à lui plus de deux milliards d’usagers. À terme, les NFT seront proposés aux utilisateurs de Facebook et Instagram dans le monde entier. En miroir de Meta, Apple s’est récemment ouvert aux NFT. Le géant de Cupertino va autoriser les ventes d’œuvres numériques par le biais des applications iOS de l’App Store. Comme Meta, Apple prélèvera 30 % de commission sur toutes les ventes.

Un regain d’intérêt grâce au métavers ?

Le désintérêt des internautes pour les NFT pourrait-il être de courte durée ? Les analystes de Juniper Research s’attendent que les réseaux blockchains enregistrent 40 milliards de transactions de NFT en 2027, contre 24 millions en 2022. Dans cinq ans, le marché représenterait plus de 13 milliards de dollars, contre moins de 3 milliards actuellement.

« Le marché des NFT est susceptible de faire un retour en force. Attendez-vous à un retour de la croissance quand les choses commencent à reprendre forme sur le marché des cryptomonnaies », déclare Edith Reads de StockApps.

L’essor du métavers, dont l’économie est en grande partie basée sur les NFT, devrait participer à relancer l’intérêt des investisseurs et des internautes dans les années à venir. C’est d’ailleurs en prévision de la mise en place du métavers que Meta a déployé les NFT sur ses réseaux sociaux. En parallèle, le groupe de Mark Zuckerberg a intégré ceux-ci à Horizon Worlds, la première version de son monde numérique. Il est possible d’y acheter des vêtements virtuels par le biais de Meta Pay pour personnaliser les avatars.

Les NFT sont aussi essentiels au développement de l’immobilier virtuel dans le métavers. En effet, chaque parcelle numérique de mondes comme The Sandbox ou Decentraland est un NFT. In fine, l’adoption du métavers devrait mécaniquement accélérer l’adoption des NFT, prophétise Juniper Research. Le cabinet d’analyse s’attend à ce que les tokens non fongibles liés au métavers enregistrent la plus forte croissance de l’industrie des NFT dans les cinq à venir. En 2027, on devrait compter plus de 9,8 millions transactions de NFT dans le métavers, contre 600 000 cette année.

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Florian Bayard
Votre opinion
  1. Titre trompeur. Il ne va rien arriver aux œuvres référencées, la plupart, l’immense majorité, n’ont aucun lien légal avec le token.

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