Racheté, début 2002, par le fonds d’investissement américain Platinum Equity, l’ancien réseau de distribution d’Alcatel est désormais autonome. Rebaptisé NextiraOne, du nom de l’entité qui fédère les acquisitions de Platinum (Racal Datacom ou Ascom TimePlex), la firme estime avoir une belle carte à jouer sur le marché européen. Fort d’un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros en Europe (dont 430 millions en France), elle fait figure de poids lourd de la distribution et, vu son nouveau credo, du service autour des systèmes d’information.Plus qu’un simple distributeur, NextiraOne revendique haut et fort son positionnement : “Nous sommes clairement une société d’intégration de systèmes”, affirme Bruno d’Avanzo, président de NextiraOne Europe. Résolument tournée vers le service, la société s’avère l’un des premiers acteurs de ce marché, devant Tenovis ou Damovo. Quant à la question, récurrente, de la dépendance vis-à-vis des grands constructeurs – à commencer par Alcatel, son ancienne maison mère -, elle rétorque que son “seul souci réside dans la mise en place des solutions les mieux appropriées pour [ses] clients”.
Croître plus vite que le marché
Certes, la firme reconnaît qu’elle travaille volontiers avec les leaders du marché, tels Cisco Systems ou Alcatel, mais de manière non exclusive. Témoin l’accord privilégié dont s’enorgueillit Alcatel, notamment pour la distribution par NextiraOne de son Omni PCX (PABX-IP) sur le marché nord-américain, qui laisse son partenaire quasi de marbre. “Le problème d’Alcatel, c’est que les entreprises nord-américaines sont, pour l’essentiel, équipées par Nortel Networks ou Cisco”, relève-t-on un peu sèchement chez NextiraOne.Pour le reste, la firme s’est fixé pour objectif de croître plus vite que le marché tout en se positionnant sur les entreprises en forte croissance avec un accent particulier sur la convergence voix-données, les réseaux intelligents, la sécurité ou le retour sur investissement de ses clients.Sur le plan social, enfin, le rachat de l’ex-ARE semble s’être bien déroulé en France (les effectifs ayant déjà été ramenés de 3 400 personnes, en 1997, à 2 400 salariés, début 2002). Quant aux deux cents collaborateurs qui ont, depuis, quitté l’entreprise, la direction parle de préretraites, de départs volontaires et de fins de contrats à durée déterminée. Contrairement à ce qu’on aurait pu supposer, ce rachat ne semble pas avoir engendré de réel traumatisme. Selon Pierre Créau, ex-p.-d.g. d’ARE, aujourd’hui président de NextiraOne France, le comité d’entreprise d’ARE avait donné un avis favorable au rachat par Platinum.Il n’empêche, les prochains mois seront déterminants pour l’avenir de l’entreprise, notamment face à Damovo et à Tenovis, qui revendiquent, peu ou prou, le même positionnement. Un contexte dans lequel on peut se demander s’il n’y a pas un distributeur de trop parmi les trois champions autoproclamés de l’intégration de services en Europe.
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