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Neuf conseils pour réussir vos clichés

Si la retouche d’images peut sauver une photo, cela n’empêche pas d’adopter les bons réflexes avant d’appuyer sur le déclencheur.

1 – Visez, cadrez, déclenchez

Pour obtenir des cadrages élégants sans renoncer aux automatismes de votre appareil, prenez les bonnes habitudes : visez votre sujet principal, pressez le déclencheur à mi-course, recadrez pour avoir une composition mieux
équilibrée, et enfin déclenchez.Photographier consiste à découper un petit rectangle de votre champ de vision pour le transformer en image. Or le regard ne s’inscrit pas dans un cadre. Une photo, si. Par réflexe, on a tendance, lorsqu’on débute, à photographier
comme on regarde, en se concentrant sur le sujet principal. Cette (mauvaise) habitude est renforcée par les appareils automatiques qui permettent de déclencher d’instinct, sans se poser de questions.En pratique, il y a très peu de cas de figure où il est plus esthétique que le sujet soit placé au centre. La logique veut donc qu’on le décale légèrement dans le cadre. Cela donne un résultat plus agréable.La règle académique veut que les lignes de l’image soient situées sur les tiers (par exemple, l’horizon doit délimiter le tiers supérieur ou inférieur de l’image, mais pas la couper en deux). Avec un appareil automatique, cadrer de
cette façon pose un problème, car la majorité des compacts font la mise au point au centre. D’où l’utilité d’effectuer la prise de vue en deux temps.Quand on commence à presser le déclencheur, les dispositifs électroniques s’activent et calculent l’exposition et la distance de mise au point. A mi-course, les réglages sont bloqués et ce n’est que dans la dernière moitié de la
course du déclencheur que la photo est prise.

2 – Avec et sans le flash

Dès que la lumière vient à manquer, l’appareil utilise le flash. Il est possible de désactiver ce flash, même sur les appareils les plus simples, mais, dans ce cas, l’image sera probablement floue, le temps de pose sélectionné par
l’appareil étant trop long. En intérieur, il est donc préférable de doubler systématiquement les images, une première réalisée au flash, une autre réalisée en augmentant la sensibilité (400, 800 ISO, voire plus). Aux hautes sensibilités, la
qualité technique de l’image sera mauvaise (la photo sera entre autres granuleuse), mais l’ambiance sera préservée.Parfois, une photo très nette, mais avec l’éclairage plat du flash est préférable. Dans d’autres circonstances, l’ambiance douce d’une photo prise en lumière ambiante est plus agréable. Bref, dans le doute, prenez l’habitude de faire
les deux. Attention : n’oubliez pas, lors de l’usage du flash, de revenir à la sensibilité de base.Un dernier point : lorsque vous utilisez la lumière ambiante en augmentant le nombre d’Iso, essayez, si vous en avez le temps, de régler la balance des blancs manuellement (pas en mode automatique, catastrophique dans
l’obscurité) en visant un plafond ou un objet blanc, ou au pire à basculer le réglage sur ‘ incandescent ‘.

3 – Restez stable

L’usage du téléobjectif impose de rester bien stable, faute de quoi la photo sera floue. A ce problème, les constructeurs proposent une solution miracle : le stabilisateur. Sauf que derrière ce terme flatteur de
‘ stabilisateur ‘ se cachent des dispositifs où le moins médiocre côtoie le pire. Dans de très nombreux cas, le soi-disant ‘ stabilisateur ‘ n’est en
réalité qu’un traitement par un logiciel intégré dans la mémoire de l’appareil : il augmente la sensibilité et permet donc d’utiliser un temps de pose plus court éliminant le flou de bougé, au prix d’une dégradation de l’image. Les
stabilisateurs optiques, que l’on trouve dans les modèles plus chers, sont efficaces, mais ils ne dispensent pas de veiller à la stabilité.En pratique, lorsque vous utilisez la position téléobjectif du zoom, essayez de chercher un appui, surtout si votre appareil est de petite taille, et retenez votre respiration au moment du déclenchement

4 – Essayez le grand-angle à bout portant

Le grand-angle améliore notablement le dynamisme des images, à condition de rompre avec le cadrage instinctif à hauteur d’?”il. Mais gare à l’effet ‘ gros nez ‘ quand on photographie un
visage de trop près. Si l’on s’en tient aux règles académiques, le grand-angle s’utilise pour les paysages ou lorsqu’on manque de recul, et le téléobjectif pour les gros plans en général et les portraits en particulier. Il en va de la photo comme de
beaucoup d’autres activités aux lisières de l’artistique : les bonnes images sont souvent celles qui ont su prendre les règles à contre-pied. C’est particulièrement vrai avec l’utilisation du grand-angle, sous réserve de ne pas l’utiliser en
cadrage horizontal. Exemple familial classique : votre enfant joue ? Essayez de le photographier de près, en position grand-angle, l’appareil au raz du sol (inutile de vous mettre à plat ventre, il suffit de tenir l’appareil à bout de bras
et de cadrer au jugé). Pour obtenir des résultats intéressants et qui sortent de l’ordinaire, il suffit d’avoir en tête trois principes simples : en plongée (cadrage de haut en bas), le grand-angle écrase le sujet ; en contre-plongée
(cadrage de bas en haut), il lui donne une stature majestueuse. D’autre part, il est généralement préférable d’avoir un objet quelconque dans un des coins pour bien ‘ caler ‘ l’image.

5 – Ne vous laissez pas impressionner par les programmes

La grande majorité des programmes de votre appareil photo ne sont en fait que des ensembles de préréglages adaptés à des situations types. Les modes classiques A et S (A pour automatisme priorité au diaphragme,
Aperture en anglais, et S pour automatisme priorité au temps de pose, Speed en anglais) fonctionnent parfaitement dans la majorité des cas.Les programmes ne sont pas en soi une mauvaise chose. Mais, d’une part, ils constituent des arguments de vente parfois douteux (certains compacts affichent fièrement des dizaines de programmes, dont certains pour photographier les
gâteaux d’anniversaire ou les poissons dans des aquariums !), et, d’autre part, l’accès incessant aux modes programme impose un recours au menu de l’appareil, ce qui est rarement pratique.A l’usage, lorsque vous photographiez un sujet immobile (un paysage, par exemple) réglez votre appareil sur A avec une valeur de diaphragme de l’ordre de f:5,6, lorsque vous photographiez un sujet en mouvement, réglez-le sur S avec un
temps de pose de 1/250 s environ.Cependant, certains modes peuvent être pratiques comme les modes portrait de nuit, qui représentent un ensemble de réglages (temps de pose long, activation du flash, mesure centrée sur le sujet) et qu’il serait fastidieux de réunir
manuellement.

6 – Maîtrisez le temps de réaction de votre appareil

Si vous utilisez un appareil compact, n’attendez jamais le dernier moment pour presser le déclencheur. Les appareils ont un temps de latence de quelques millisecondes entre la pression sur le déclencheur et la prise de vue effective.
A ces quelques millisecondes, il faut ajouter votre propre temps de réaction. Sans anticipation, ce temps de latence rend impossible la prise de vue d’un sujet qui bouge. Concrètement, la majorité des compacts est incapable de photographier un
enfant qui joue. Avec un peu d’habitude, vous arriverez à intégrer le petit temps d’anticipation nécessaire.Comme point de repère, prenez l’habitude de toujours déclencher avant le moment crucial. S’il s’agit d’un mouvement, par exemple, appuyez avant qu’il ait atteint sa pleine amplitude. Si cela vous paraît un peu fastidieux,
consolez-vous en pensant que les professionnels procèdent de la même façon lorsqu’ils photographient des sujets en mouvement très rapide (comme une course de Formule 1, par exemple) avec des appareils reflex sophistiqués. Il n’y a pas
grand-chose à faire, en revanche, pour s’affranchir du délai nécessaire à la mise en route de l’appareil, si ce n’est de le laisser allumé.

7 – Choisissez sans illusion le mode ‘ rafale ‘ pour les photos d’action

Tous les appareils photo disposent de deux modes de prises de vue, voire plus. Le mode vue par vue, comme son nom l’indique, requiert un déclenchement pour chaque photo. Dans le mode
‘ rafale ‘, l’appareil mitraille tant que le bouton est pressé. Ce mode est donc mieux adapté aux sujets en mouvement. Cependant, il est loin d’être magique, et, ce, pour deux raisons. La première est
que les modes rafale, s’ils peuvent atteindre des cadences respectables sur un reflex (de l’ordre de trois images par seconde), sont souvent assez peu rapides sur les compacts. La deuxième raison est qu’un mode rafale risque de vous faire rater le
moment intéressant. Il y a une raison bêtement arithmétique à cela. Imaginons que votre appareil soit au 1/125 s. Ce temps de pose donne 125 images possibles à la seconde. Avec trois images par seconde, les attitudes les plus intéressantes
risquent de vous échapper.

8 – Adonnez-vous au ‘ bracketing ‘

Bracketing est un terme bizarre (issu de l’anglais bracket, qui signifie crochets). Il veut dire ‘ prendre plusieurs photos à des réglages différents ‘. En pratique,
le bracketing va consister à prendre, par exemple, trois photos, une à la bonne exposition théorique, une autre sous-exposée et la dernière sur-exposée, toutes les deux d’une valeur ou une demi-valeur. Certains appareils automatisent l’opération
(vous déclenchez, et l’appareil prend trois vues décalées). Sur les autres, il faut faire les réglages manuellement, le plus simple étant alors d’utiliser le correcteur d’exposition.A l’heure des systèmes automatiques hyper évolués utilisant des algorithmes dont la description des mérites occupe trois pages de mode d’emploi, cette technique peut sembler désuète. Il n’en est rien.En pratique, votre appareil photo fonctionnera très bien dans des conditions classiques. Mais, dans des situations un peu particulières (photo de nuit, photo en contre-jour, photo très contrastée, etc.), l’appareil va se trouver
confronté à deux problèmes.Le premier est que ses systèmes de mesure peuvent être leurrés (un fort contre-jour, par exemple). Le second est que, dans ces cas particuliers, la notion de ‘ bonne photo ‘ est une
question d’interprétation.Imaginons que vous photographiez un lever de soleil sur un paysage de campagne. Quelle est la bonne exposition ? Un ciel encore dense et des champs légèrement sous-exposés ? Ou bien un ciel clair et des champs normalement
éclairés (et donc sans effet de lever de soleil) ? Votre appareil ne peut pas prendre ce genre de décision. Le bracketing permet de s’assurer que la bonne photo fait partie de la série des images prises. Il est à noter que certains reflex
sophistiqués permettent de faire également du bracketing de la mise au point (là encore une photo avec la bonne mise au point théorique, une avec une mise au point décalée vers l’avant et la dernière avec la mise au point décalée vers
l’arrière).

9 – N’utilisez jamais le zoom numérique

Le zoom numérique est juste un recadrage réalisé par un logiciel intégré à l’appareil. Dans tous les cas, il est de plus mauvaise qualité que ce que vous pourriez obtenir à l’aide d’un logiciel de retouche d’images sur PC. Si vous
avez besoin d’agrandir votre sujet, il est donc très largement préférable de le faire avec l’ordinateur. Soyez vigilant, beaucoup de compacts peuvent passer sans prévenir du zoom optique (qui lui garantit une qualité d’image parfaite) au zoom
numérique. Il ne faut jamais laisser cette fonction activée. Le même constat s’applique à l’achat d’un appareil photo. Le fait qu’il dispose d’un ‘ zoom numérique ‘ impressionnant n’a strictement aucune
importance, seules les valeurs du zoom optique doivent guider votre choix.

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Luc Saint-Elie