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Network Associates abandonne sa division PGP Security

Au nom de la rentabilité, Network Associates supprime sa division PGP et met en vente le logiciel de cryptographie PGP Corporate Desktop ainsi que le coupe-feu Gauntlet. Les autres produits de PGP Security sont reclassés dans les divisions de McAfee et de Sniffer.

Georges Samenuk est arrivé chez Network Associates (NAI) pour faire le ménage et redonner une certaine rentabilité à la société. En ces temps troublés peu propices aux rachats de sociétés, sa stratégie passe par l’abandon de sa division PGP Security.PGP, créé par Philip Zimmermann, l’auteur, en 1991, du célèbre logiciel de cryptographie PGP (Pretty good privacy), avait été racheté 35 millions de dollars en décembre 1997. Au nom du profit, c’est un symbole du monde de la cryptographie qui s’envole. Phil Zimmermann avait quitté Network Associates en février dernier, par suite de profondes divergences avec les responsables. Jusqu’à présent, NAI était organisé en quatre divisions : McAfee, le fleuron de la firme (elle est le leader mondial du monde de l’antivirus) ; Sniffer Technologies, qui comprend les analyseurs de protocoles LAN-WAN ; Magic Solutions, pour les outils de help desk ; et PGP Security, pour la cryptographie. Ce dernier pôle représentait entre 5 et 9 % des revenus de l’entreprise “en étant grosso modo au même niveau que Magic Solutions “, indique Céline Dibos, responsable marketing de Network Associates pour l’Europe du Sud. McAfee se taille la part du lion des activités de l’éditeur avec plus de 60 % des revenus, contre 20 % environ pour la division Sniffer Technologies. Network Associates se recentre ainsi sur ce qui est immédiatement rentable. La voilure est donc réduite dans la catégorie dite des généralistes de la sécurité.

Les produits gardés, répartis dans les divisions

Si seuls PGP Corporate Desktop et le coupe-feu Gauntlet sont en vente, les autres produits PGP (PGPvpn, PGPfire, PGP E-Business Server, et PGP CyberCop Scanner, dont la version 2.0 vient d’être lancée) seront répartis dans les divisions de McAfee et de Sniffer Technologies. Pour les deux logiciels “mis au rebut”, la société indique qu’elle maintient le support du logiciel. Toutefois, inutile de se leurrer : sans nouveau développement de code, il faudra se tourner vers d’autres solutions comme GnuPG (GNU privacy guard).Network Associates venait tout juste de lancer sur le marché la version 7.5 de PGP Corporate Desktop. Cette suite de logiciels de sécurité offre une protection plutôt complète du poste client en incluant des technologies de coupe-feu ; de VPN ; d’IDS ; et de chiffrement du courrier électronique, de disques et de fichiers. Le tout peut être administré depuis la console centrale utilisée par les antivirus de McAfee. Toutefois, malgré le succès incontestable de PGP et de son standard ouvert OpenPGP (OpenPGP message format, RFC 2440), qui en faisait le logiciel de chiffrement de mails le plus utilisé au monde, OpenPGP a quelques inconvénients. Ainsi, il s’intègre difficilement à d’autres solutions de sécurité telles que les PKI. La raison en est simple : “OpenPGP n’utilise pas les normes PKI en place actuellement”, note Benoît Mangin, directeur général France du canadien Entrust, le leader mondial du PKI. La Bourse a salué de manière positive cette décision prise par Georges Samenuk. De son côté, Philip Zimmermann travaille avec plusieurs sociétés telles que Hush Communications ou Veridis pour développer des solutions de sécurité interopérables s’appuyant sur OpenPGP.

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Olivier Ménager