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NetsCapital, la petite banque qui monte…

Ce n’est pas une banque en ligne mais une banque d’affaires. Son créneau, les opérations de fusion et de rachat entre start-up, est l’un des plus porteurs du moment.

Juridiquement, NetsCapital n’est pas une vraie banque d’affaires, faute d’avoir réclamé tous les agréments réglementaires. Pourtant, son fondateur et président, Thierry Lepercq, compare sa start-up aux plus vénérables institutions de l’investment banking. Ambition déplacée ?Le personnage, en tout cas, sait de quoi il parle. Thierry Lepercq a travaillé pendant quatorze ans comme banquier d’affaires. Après avoir fait ses premières armes à New York chez Bankers Trust, il fut directeur Corporate Finance chez Oddo & Cie, à Paris, où il réalisa une trentaine d’opérations d’ingénierie financière. En octobre 1999, il plonge dans la Net-économie. ” C’est là que se créent le plus d’entreprises et que les besoins de financement sont les plus importants “, explique-t-il. Avec 260 000 francs, il fonde NetsCapital… et ça marche !

5 millions de francs de profit en 2000

La société n’est pas une banque en ligne, mais une banque d’affaires classique. Sauf que son activité est dédiée exclusivement aux start-up de la nouvelle économie. En une année, elle a conclu une vingtaine de transactions pour un montant global de 1,5 milliard de francs.Sur le plan financier, l’année 2000 sera donc bonne : le chiffre d’affaires de NetsCapital (les commissions sur les opérations réalisées) atteindra 50 millions de francs et le bénéfice d’exploitation 5 millions de francs. ” 2001 sera encore meilleure, dit Thierry Lepercq : triplement du chiffre d’affaires et résultat en très forte amélioration. “Les raisons de cet optimisme ? D’abord, les besoins d’ingénierie financière des sociétés de la nouvelle économie continuent d’exploser. ” Les levées de fonds vont se poursuivre durablement “, explique Emmanuel Simonetto, analyste chez SGS Equity Partners. Les start-up continuent de se créer en grand nombre et se financent toujours sur fonds propres.Par ailleurs, l’éclatement de la ” bulle internet ” contribue à élargir le marché : face à une baisse des valorisations et à des difficultés pour trouver des fonds, les jeunes pousses se rachètent les unes les autres… Chaque fois, un spécialiste de la finance doit intervenir.

Le nouveau banquier s’installe dans le Sentier

Thierry Lepercq a d’autres atouts. Sa société ressemble plus à ses clients qu’à ses concurrents : locaux dans le Silicon Sentier, tutoiement de rigueur et ambiance détendue. Quant aux collaborateurs, ils ont été débauchés de maisons chics : cabinets de conseil (Bain & Booz Allen), banque Lazard, COB et ministère des Finances. Pour les inciter à participer au succès de la société, le président ne mise pas seulement sur les stock-options. Il leur a proposé en juillet dernier d’entrer au capital : un tour de table auprès des 40 salariés d’alors (ils sont désormais 60) a rapporté 4 millions de francs.

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Anne Rein