Trois sociétés au début de l’année, deux en mai, une seule aujourd’hui. Mais peut-être des dizaines demain. Au fil du temps, en se limitant aux besoins des DSI et des webmestres, les trois acteurs historiques de la mesure d’audience des sites web ont vu leur marché se réduire comme une peau de chagrin. Pour Netvalue (partenaire de Taylor Nelson Sofres), Jupiter MMXI (Ipsos Média) et Netratings (Nielsen) associé à Médiamétrie, la consolidation était devenue inévitable.
Une consolidation liée à la baisse d’activité des sites
Et c’est Netratings qui, finalement, a raflé la mise. D’abord en mai en reprenant certains actifs de Jupiter MMXI. Puis, au début d’août dernier, en lançant une OPA amicale d’un montant total estimé à 18,1 millions d’euros, pour prendre le contrôle de Netvalue. Cette société française, créée en 1999 et associée à l’Américain Comscore, concurrençait fortement Netratings an Etats-Unis. Mais ses difficultés de trésorerie l’avaient déjà contrainte à limiter sa présence dans neuf pays contre quinze auparavant, et réduire son personnel de deux cent vingt personnes en 2001, à moins de quatre-vingt-dix actuellement. C’est le résultat de l’effondrement du marché de la mesure d’audience (voir infographie), généralement expliqué par la baisse d’activité des sites internet. L’an dernier, les trois acteurs se partageaient le marché européen par tiers, mais avec de lourdes pertes : 20,5 millions d’euros pour 6,6 millions d’euros de chiffre d’affaires chez Netvalue, au moins l’équivalent pour Jupiter MMXI et pour Netratings qui consolident leurs résultats dans leurs maisons mères.
La concurrence des sociétés d’études de marché
Aujourd’hui, pour limiter la casse, Netratings mise sur une extension du marché aux besoins des directeurs marketing en leur proposant des outils et des services d’études des consommateurs internautes, clients en ligne ou hors ligne. Netratings étend ses analyses comportementales et enrichit ses données avec les mesures traditionnelles de Médiamétrie. Forte du service Méga Panel mis au point par Netvalue, l’entreprise se risque sur le terrain de l’étude marketing globale.Mais immanquablement, cette stratégie la conduira à se confronter à tous les prestataires classiques du marketing d’entreprise. D’un côté, les sociétés d’études de marché classique, comme Sécodip (groupe Taylor Nelson Sofres) ou Nielsen. De l’autre, les éditeurs de mégabases de données comme Claritas ou Consodata qui recensent les habitudes de consommation de plusieurs millions de foyers français. Sans oublier les éditeurs de systèmes de mesure de fréquentation des sites web (comme Xiti, eStat, ou WebandStats) qui eux ont ?” à ce jour ?” réussi à se maintenir.
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