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NetIQ, de grandes ambitions pour un petit vendeur de logiciels en boîte

La stratégie de NetIQ : vendre des logiciels modulaires et ciblés pour la gestion des performances et de la disponibilité des applications en environnement Windows.

“Dans le contexte conjoncturel actuel, l’heure n’est plus au déploiement de lourds frameworks d’administration. Les clients préfèrent des solutions modulaires, ciblées et faciles à installer.”Les fournisseurs desdits frameworks, Computer Associates et Tivoli, trouveront sûrement l’auteur de ces propos, Olivier Thierry, vice-président marketing de NetIQ Corporation, un brin provocateur.Certes, si ce discours dégage bien une forte odeur marketing, il n’en résume pas moins le cap stratégique que s’est fixé cet éditeur californien, né en 1995 et spécialisé dans l’administration en environnement Windows.L’objectif consiste à reproduire spécifiquement, dans le monde de la supervision de systèmes et d’applications, ce que Microsoft a réussi globalement dans l’univers de l’informatique : vendre des logiciels en boîte via un solide réseau de distribution. Même si son réseau de distribution est largement perfectible, la stratégie de NetIQ commence à payer.Son exercice fiscal 2002, clos le 30 juin dernier, s’est soldé par un chiffre d’affaires de 278 millions de dollars, en croissance de 67 % (voir chiffres en encadré). Sur l’année 2002, les ventes de licences ont enregistré une hausse de 36 % pour atteindre 193,2 millions de dollars.Olivier Thierry se targue du bon taux de satisfaction des utilisateurs de NetIQ : ” 75 % de nos revenus proviennent de nos clients existants, qui nous commandent de nouveaux modules, étendant ainsi les capacités des produits qu’ils nous avaient préalablement achetés. “D’après Gartner, ce ” petit ” vendeur de logiciels en boîte détenait, en 2001, 6 % des parts de ce marché ?” pesant au total 2 milliards de dollars ?”, derrière les géants Computer Associates, IBM-Tivoli, BMC et HP.

Une solution qui s’étend vers Unix

Le fabuleux destin du ” petit ” NetIQ a basculé un jour d’octobre 2000, quand son géant de modèle, Microsoft, a décidé de racheter pour 175 millions de dollars sa technologie de gestion des opérations Windows, inscrite depuis au catalogue de la firme de Redmond sous le nom de Microsoft Operations Manager (MOM) 2000.Léditeur californien a profité de cette aubaine pour proposer des ” packs ” d’extension ?” XMP (Extended Management Packs) ?” pour MOM. Lequel se voit ainsi enrichi pour administrer notamment NT4, en plus de Windows 2000, de même que les applications sous Windows ?” SQL Server, Exchange, Oracle, etc.Ce créneau de la gestion de la performance et de la disponibilité des applications incombe au fleuron (voir chiffres en encadré) de l’éditeur, à savoir AppManager Suite (utilisable en l’absence de MOM). Depuis juin 2002, cette solution peut s’appuyer sur de nouveaux agents (développés en Java pour faciliter leur maintenance) pour les environnements Unix ?” Solaris, Red Hat Linux.Une avancée importante, puisqu’elle signe la sortie de NetIQ de son pur carcan Windows. Là, le ” petit ” vendeur de boîtes d’administration se lance un nouveau défi : affronter des colosses comme BMC (près de 1,3 milliard de dollars en 2002) et Computer Associates (près de 3 milliards de dollars en 2002). Une autre paire de manches…

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Stéphane Parpinelli