Le début d’année de l’industrie du cinéma français a été marqué par les négociations autour du renouvellement de la chronologie des médias. Ce système complexe fixe l’ordre et les délais de diffusion d’un film après sa sortie en salles. En substance, plus un diffuseur finance le cinéma tricolore, plus il peut diffuser les films rapidement sur sa plateforme de streaming ou sur sa chaîne.
Un nouveau bras de fer s’engage entre Netflix et la filière cinéma
Disney+ a obtenu une belle faveur en janvier, en arrachant une fenêtre de diffusion de 9 mois après la sortie au cinéma. Le délai était auparavant de 17 mois, autant dire que c’est une belle progression et un argument de vente intéressant pour le service, qui se rapproche ainsi des 6 mois de Canal+. Disney+ a obtenu ce privilège après l’engagement d’investir dans la création française 25 % de son chiffre d’affaires annuel réalisé en France (contre 20 % auparavant).
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Netflix pèse pourtant lourd dans le financement de la création audiovisuelle : la plateforme représentait à elle seule 80 % du total de ce que versent les acteurs du streaming payant dans les films français l’an dernier, selon le Centre national du cinéma. En monnaie sonnante et trébuchante, c’est un chèque de 50 millions d’euros signé à l’industrie du cinéma français chaque année… mais seulement 4 % du chiffre d’affaires annuel. Au total, la somme versée par Netflix se monte à 250 millions pour le financement de l’ensemble de la création française : films, séries et documentaires.
De son côté, Disney+ va verser à partir de 2025 environ 40 millions d’euros par an (contre 13 millions auparavant) pour une fenêtre autrement plus favorable que celle de Netflix. Ce traitement différent motive le dépôt d’un recours devant le Conseil d’État, rapporte Le Figaro. Cela fait depuis 2022 que Netflix demande un raccourcissement à 12 mois. Le hic, c’est que la filière cinéma raisonne en pourcentage du chiffre d’affaires, et pas en valeur absolue.
« Netflix est un acteur dont la contribution au cinéma français est tout à fait significative », rappelle la plateforme au quotidien. « Il nous paraît légitime d’être à douze mois », ajoute l’entreprise qui veut rester en bons termes avec l’ensemble de la filière. Mais ce recours va obliger tous les acteurs à se positionner et à entendre les revendications du groupe américain.
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Source : Le Figaro