Il aura fallu à Net.com près de deux ans de développement pour redorer son blason. Fondé en 1983, ce vieux routier des télécommunications s’était d’abord fait connaître par son multiplexeur temporel IDNX, qu’il a progressivement fait évoluer vers la plate-forme multiservice ATM Promina.A présent, il se met à l’heure de l’IP, un virage technologique rendu possible grâce à deux acquisitions : Flowise Networks en décembre 1999, société spécialisée dans le routage IP, et Convergence Equipement Company en mai 2000, constructeur de plates-formes VoIP.Ses deux nouvelles plates-formes de commutation Scream 50 et Scream 100 en sont issues. Elles autorisent l’agrégation hauts débits, l’administration des abonnés et la création de services IP à valeur ajoutée. Elles se posent en concurrentes directes des plates-formes Shasta, de Nortel Networks, ou IPX, de Cosine Communications.Leur originalité réside avant tout dans la séparation physique des fonctions de traitement de données et des fonctions de gestion. Ces dernières sont regroupées, comme un middleware, au niveau d’un plan de contrôle logiciel monté sur une station Unix. Les interfaces de programmation sont ouvertes et disponibles sur le site Web du constructeur.Elles permettront aux opérateurs d’intégrer facilement les systèmes de support opérationnels existants (OSS) et de développer eux-mêmes de nouvelles applications pour leurs offres de services (IP VPN, facturation des abonnés à la seconde près, bande passante à la demande…). Elles supportent les principaux standards du marché : SNMP, Corba, Java et XML.Les fonctions de routage et de commutation sont évidemment de classe opérateur. Elles incorporent des processeurs de réseaux IP de dernière génération, qui permettent un meilleur débit pour une moindre consommation. Ainsi, pour une consommation de seulement 1200 W, le Scream 100 peut générer un débit total de 40 Gbit/s (extensible jusqu’à 80 Gbit/s), sur des interfaces E3 à OC-192 et Ethernet 10 Mbit/s à 10 Gbit/s. Chaque carte d’interface peut supporter plus de 64 000 flux ou abonnés, soit 256 000 par système.En Europe, Net.com a déjà trouvé deux clients opérateurs. Il a vendu quatre plates-formes à France Télécom, qui compte les utiliser pour un nouveau service multimédia. Quatre autres plates-formes sont déployées par AT & T à Rome, à Turin et à Milan pour un service de VPN IP. Les équipements Scream sont également en test chez une dizaine d’autres opérateurs.Avec cette nouvelle offre, le constructeur compte bien se refaire une nouvelle santé. Depuis 1998, son chiffre d’affaires a fondu de moitié, avec même, en 2000, une perte annuelle record de 40 millions de dollars. Et cela malgré la fidélité de plus de 1 500 opérateurs et entreprises dans le monde, soit plus de 25 000 systèmes qu’il continue d’entretenir.Le TDM (Time division multiplexing) reste heureusement un fond de commerce relativement solide, surtout dans le secteur des organisations gouvernementales. Le Pentagone vient ainsi de repasser une commande importante de plates-formes multiservices Promina. L’agence de presse Reuters préfère, elle aussi, garder les anciennes plates-formes de Net.com dans son backbone d’entreprise, jugeant la qualité de service IP pas assez suffisante pour ses besoins (www.net.com).
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