L’exercice fiscal 2001-2002 a été calamiteux pour le géant japonais qui se retrouve dans le rouge pour la première fois depuis trois ans. Outre les inévitables charrettes de licenciements ?” plus de 14 000 suppressions d’emplois ?”, les pertes historiques essuyées lors du dernier exercice ne sont pas étrangères à la décision de se désengager de l’un des trois pôles du géant japonais : les semi-conducteurs. Une activité devenue par trop volatile. Le groupe étudie, en effet, les modalités d’une introduction en Bourse de sa filiale dans ce secteur, au terme de laquelle il n’en resterait actionnaire qu’à 70 %. Désengagement relatif, sans doute, mais hautement symbolique. Car une telle mesure aurait été impensable, il y a quelques années encore ; les semi-conducteurs constituent les fondations mêmes de la croissance de ce conglomérat, présent aussi bien dans les équipements de réseaux, les téléphones cellulaires, les PC ou les serveurs que dans une vaste palette de composants électroniques. Autant d’activités qui, malheureusement, ont souffert l’année dernière de la baisse brutale de régime dans les technologies de l’information et de la communication au Japon comme à l’international. Du coup, mesures de rationalisation industrielle, alliances, délocalisations, cessions ou fermetures de sites industriels se succèdent. L’an dernier, ce sont les unités de fabrication de serveurs, stations de travail et équipements de réseaux qui ont été vendus à deux spécialistes de la sous-traitance, Solectron et Celestica. Dans les semi-conducteurs, la fabrication des mémoires vives DRAM, secteur particulièrement volatile, est assurée depuis la fin de l’année 2000 par Elpida, entité née d’une co-entreprise entre NEC et Hitachi. En Écosse, le site de Livingstone, dévolu à la fabrication de PC, va lui aussi rejoindre le giron d’un des quatre grands mondiaux de la sous-traitance électronique tandis que les dirigeants de NEC Computers International étudient la possibilité de transférer en Chine la production du site de Penang (Malaisie). Les 1 600 collaborateurs du site d’Angers, dernière unité de fabrication du groupe sur le Vieux Continent, ont échappé à la purge. Mais pour combien de temps encore ? Aujourd’hui, le groupe japonais tente d’améliorer sa rentabilité tout en mobilisant son énergie sur deux tendances lourdes du marché de l’internet : le large bande et la mobilité. Deux activités qui, selon les dirigeants, constituent un socle moins sensible aux brusques aléas de la conjoncture. À voir. Échaudé, NEC préfère rester modeste pour l’exercice en cours, et vise un résultat net de 10 milliards de yens (90 millions d’euros) au 31 mars 2003.
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