Pour simplifier le stockage en environnement hétérogène, Neartek leurre les serveurs. Dans ce type d’architecture, la sauvegarde régulière des données sur bande est complexe et coûteuse. Chaque plate-forme a recours à un périphérique spécifique, car les incompatibilités sont nombreuses. Neartek passe outre, avec un principe simple : son serveur HBS (Heterogeneous Backup Server) dissocie sauvegarde logique et sauvegarde physique. Il utilise une baie Raid comme intermédiaire entre le logiciel de sauvegarde, placé sur le serveur, et les bibliothèques de stockage sur bande. Ce faisant, il évite bien des contraintes liées à l’attachement direct des bibliothèques aux serveurs.
Un taux de remplissage optimisé
À titre d’exemple, les grands systèmes (ou mainframes) ne peuvent écrire, en raison de leur conception, qu’un volume logique (l’équivalent d’un fichier ou d’un répertoire) par bande. La moitié de la capacité de stockage des bandes n’est donc fréquemment pas exploitée. Avec HBS, plusieurs volumes sont cachés sur la baie tampon, puis envoyés sur une bande dont le taux de remplissage est ainsi optimisé. Dans la pratique, les logiciels de sauvegarde installés sur les serveurs croient avoir affaire aux périphériques de stockage habituels : bibliothèques de bandes pour NT, Unix ou mainframe. En fait, ils dialoguent avec le contrôleur développé par Neartek, auquel ils sont reliés avec leur interface habituelle. Ce contrôleur gère une baie Raid (de 1 à 5), dont il alloue dynamiquement la capacité de stockage en fonction des requêtes des serveurs. Vis-à-vis du logiciel de sauvegarde, le contrôleur Neartek se comporte en tous points comme un lecteur de bandes. Le logiciel de sauvegarde effectue, sans modification de sa configuration, les opérations classiques de formatage, d’écriture et de lecture. Cette solution permet de réunir sur un même système les données provenant d’environnements disparates. Pour y parvenir, Neartek met en ?”uvre un convertisseur de protocoles entre formats propriétaires, comme Escon ou Fips pour les grands systèmes, et le standard SCSI. Tous les autres serveurs (Unix, Windows NT) utilisent des liens SCSI.
Composé d’un contrôleur matériel et d’un logiciel, HBS dispose de 128 ports auxquels peuvent être reliés autant de serveurs. Il est compatible avec la grande majorité des logiciels de sauvegarde du marché (IBM, Bull, Unisys, Siemens, 4th Dimension, Legato, Veritas ou encore Quadratec). La console d’administration d’HBS analyse les commandes provenant des différents logiciels de sauvegarde, pour les faire exécuter par le serveur HBS proprement dit. Ce dernier formate alors dynamiquement la baie Raid qui lui est associée, créant un ensemble de cartouches virtuelles correspondant au format exploité par le serveur connecté. Après écriture sur la baie Raid, les données sont acheminées vers la bibliothèque de bandes. HBS tient le catalogue des sauvegardes dans une base de données SQL sous Embedded NT. En fonction de la capacité de stockage Raid affectée à HBS, la sauvegarde définitive sur les bibliothèques physiques s’effectue immédiatement ou en différé. L’HBS fait ainsi office de cache, pour des applications ayant besoin d’accéder aux données sauvegardées sur bande quelques heures ou quelques jours auparavant.
Jusqu’à 596 Go par heure
HBS, commercialisé à partir de 500 000 F ht (76 224 ?) avec une bibliothèque de bandes, comporte une partie logicielle et une partie matérielle. Le serveur de sauvegarde est une machine SMP de 1 à 32 processeurs Intel sous Windows NT Embedded, chaque processeur délivrant un débit soutenu de 5 Mo/s. À pleine configuration, une baie HBS peut donc gérer jusqu’à 596 Go par heure de sauvegarde. Le nombre de processeurs à installer dépend du nombre de serveurs connectés et du volume de données à traiter. “ Notre activité comporte une part d’audit et de conseil pour dimensionner le système, mais aussi pour aider le client à rationaliser ses procédures de sauvegarde “, explique Cyril Chiche, directeur marketing de Neartek.Neartek apporte une solution simple au problème de l’interopérabilité des ressources de stockage, en le contournant. Il est étonnant que ce type de solution provienne d’un acteur inconnu, alors que les ténors du stockage multiplient les alliances, s’envolent en Bourse, et ne cessent de vanter les mérites de l’interopérabilité, toujours à venir. Reste à espérer que, à terme, de telles technologies séduiront suffisamment les constructeurs de serveurs pour qu’ils les imposent. Le consommateur a tout à y gagner.
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