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Ne dites plus flagship store et page turner mais magasin amiral et accrolivre

La langue universelle sur le Net plus qu’ailleurs, c’est l’anglais. Pour aider à la compréhension, la Commission de l’enrichissement de la langue française a publié une liste de nouveaux mots « francisés ».

Marre des anglicismes à tout-va ? Voici un recueil de mots « francisés », à la croisée des domaines de la culture, de l’informatique et du Net. La Commission d’enrichissement de la langue française a publié, lundi 25 juin, au Journal officiel une liste de 29 nouvelles expressions anglophones à la sauce française.

Accrolivre et publicités caméléons

N’appelez plus le livre que vous dévorez en ce moment un « page turner » mais un « accrolivre ». Ne blâmez plus les « paywall » de vos journaux quotidiens mais fustigez les « péages de lecture ». Ne vous étonnez plus des « native advertising » mais admirez les « publicités caméléons ». Non, vous n’êtes pas au Québec, c’est bien une liste éditée en France.

Au-delà de l’aspect poétique, ce recueil officiel cadre les définitions de concepts que l’on côtoie souvent sur Internet et qui pourtant sont parfois flous. L’objectif est d’aider à la compréhension. Un « mook » se définit comme une « publication périodique de forme hybride tenant à la fois de la revue, du magazine et du livre, qui associe une maquette soignée et très illustrée à un contenu textuel abondant » et se traduit simplement par « livre-magazine ».

Un recueil incitatif 

Plus transparent, le très à la mode « flagship store » devient un « magasin amiral », soit « magasin principal et emblématique d’une marque ». Ou encore plus évident, le « data journalism » équivaut au « journalisme de données », qui signifie « journalisme qui exploite et analyse un très grand nombre de documents, le plus souvent numériques ». 

Concrètement, ce document est un support. Son utilisation n’est en rien obligatoire, même s’il est toutefois recommandé aux administrations de privilégier ces expressions, et non leurs équivalents anglophones. À noter : même si ce sont les sages qui formalisent ces expressions inédites, elles ne rentrent en aucun cas dans le dictionnaire.

Créée en 1996, la Commission d’enrichissement de la langue française est un dispositif du ministère de la Culture, composée de membres de l’Académie française de normalisation et de l’Académie des sciences mais aussi de certains chercheurs du CNRS. Sa mission pourrait se résumer aux bons mots d’Albert Camus : « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ».

Source : Journal officiel

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Marion SIMON-RAINAUD