Napster, l’un des pionniers du partage de musique en Peer-to-Peer, vient d’annoncer son incursion dans le monde des cryptomonnaies et des tokens non fongibles (NFT). Reconverti en plate-forme de streaming musical il y a quelques années, Napster s’engage à « appliquer la technologie Web3 à ses activités existantes ». Pour rappel, le Web3 évoque une version décentralisée d’Internet grâce à la technologie blockchain. Il s’oppose au Web2, dont les infrastructures sont centralisées.
La société décrit longuement ses projets dans un document baptisé Litepaper V1. Intitulée Naspter 3.0, l’initiative ambitionne « d’améliorer la façon dont les créateurs de musique, les titulaires de droits et les fans peuvent interagir ».
L’annonce fait suite au rachat de Napster en mai dernier. La marque a été rachetée par Hivemind, un fonds d’investissement spécialisé dans les cryptomonnaies, et Algorand, une société de logiciels open source qui développe la blockchain du même nom. Napster est passé entre les mains de plusieurs groupes ces derniers temps. Après plusieurs années sous le giron de Rhapsody, la plate-forme avait déjà été cédée à Melody VR en 2020.
Napster annonce l’arrivée de sa propre cryptomonnaie
Pour y parvenir, Napster va lancer sa propre cryptomonnaie dans un avenir proche. Sobrement baptisé le « NAPSTER », le token sera déployé sur la blockchain Algorand. Dans son Litepaper V1, la plate-forme présente Algorand comme « la seule infrastructure blockchain avec un bilan carbone négatif ». Aucune date de déploiement n’a été avancée par Napster.
Comme expliqué dans le document, Napster prévoit de tirer parti de toutes les possibilités offertes par la blokchain pour faciliter les échanges entre les artistes et leurs fans. L’entreprise évoque également l’arrivée des NFT sur sa plate-forme.
« Les gens qui font de la musique, ceux qui l’écoutent et ceux qui possèdent sa propriété intellectuelle dépendent déjà fortement de la technologie. le Web3 offre une chance d’approfondir, d’étendre et d’améliorer l’écosystème musical », explique Emmy Lovell, PDG par intérim de Napster, dans un communiqué.
Napster imagine notamment un système dans lequel les détenteurs d’un token non fongible pourront collaborer avec les artistes, recevoir des contenus exclusifs ou découvrir des prestations en direct. De leur côté, les ayants droit auront la garantie que les musiques seront en sécurité à l’abri des pirates.
Parmi les fonctionnalités qui seront ajoutées au service, on trouve un portefeuille numérique destiné à stocker la cryptomonnaie NAPSTER. Le token permettra d’acheter des services, des contenus sous forme de NFT ou de payer des fonctionnalités premium
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La énième renaissance de Napster
Depuis sa création en 1999, Napster s’est plusieurs fois réinventé. Initialement, il s’agissait du premier logiciel de P2P à réunir des millions d’utilisateurs à travers le monde. Mis à mort par les maisons de disques, Napster a disparu en 2001, après plusieurs années de déboires avec la justice américaine.
Dès 2002, Roxio, une société américaine, a acquis la marque pour la modique somme de 5 millions de dollars. L’entreprise espérait profiter de la renommée de Napster pour sa boutique de musique en ligne. Elle proposait abonnement mensuel qui permettait de télécharger un nombre illimité de chansons.
La plate-forme ne rencontra pas le succès escompté. RealNetworks, qui propose le service d’abonnement Rhapsody, finit par racheter Napster en 2011. Devenu une application de streaming musical comme les autres, Napster n’est pas parvenu à tirer son épingle du jeu face à des concurrents comme Spotify ou Apple Music.
Napster, Limewire… les pionniers du P2P se mettent au Web3
L’annonce survient dans un contexte de crise. Depuis quelques semaines, un vent de panique souffle sur le marché des cryptomonnaies et des tokens non fongibles. En miroir du Bitcoin, la plupart des devises numériques de l’écosystème ont perdu de la valeur. La capitalisation totale du marché s’est contractée autour des 900 milliards de dollars.
Du côté des NFT, le nombre de transactions s’est effondré. C’est aussi le cas des prix des œuvres numériques, y compris des collections les plus populaires. Il se murmure que plusieurs plates-formes d’échange de cryptomonnaies seraient même au bord de la faillite.
Confiant dans l’avenir du Web3, Hivemind estimait lors du rachat de Napster qu’un « marché volatil et des temps incertains sont souvent porteurs d’opportunités passionnantes ». L’entreprise new-yorkaise multiplie d’ailleurs les investissements dans le domaine. Hivemind a par exemple investi dans Limewire, un logiciel libre P2P phares des années 2000, pour en faire une plate-forme d’échange de NFT. En miroir de Napster 3.0, la nouvelle itération de Limewire ambitionne de mieux connecter les artistes à leurs fans.
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Source : Napster
