Sur la page d’accueil du site, une note explique que le filtrage proposé vendredi est compliqué à mettre en place et qu’il ralentira considérablement le système. Pourtant, sur l’un des multiples serveurs de Napster, on recensait dimanche 9 000 internautes échangeant près de 2,5 millions de titres. “Je télécharge comme un fou”, a confirmé un utilisateur de Los Angeles, soulignant que rien ne semblait avoir changé sur le site.Beaucoup d’internautes se sont également tournés vers les alternatives à Napster, comme LimeWire ou MusicCity.com.Espérant éviter la fermeture pure et simple, les avocats de Napster ont promis de filtrer, dès ce week-end, un million de fichiers protégés sans qu’il soit possible de déterminer combien de morceaux seraient concernés par cette mesure. Les chansons peuvent en effet être enregistrées sous des noms différents, celui de leur interprète, tout ou partie du titre ou un mélange des deux.” C’est un signe de bonne volonté destiné à l’industrie du disque, explique Bruce Forest, vice-président de la branche divertissement de Sapient Corp. Mais ce qu’ils promettent est extrêmement difficile à mettre en ?”uvre. “ Pour d’autres, la proposition de Napster ne vise qu’à lui faire gagner un peu de temps et pourrait même se retourner contre le site.Depuis que les maisons de disques ont engagé des poursuites contre lui, Napster explique qu’il n’est pas possible de distinguer les fichiers contenant des morceaux protégés par les droits d’auteur.Vendredi, les avocats ont déclaré que les ingénieurs du site travaillaient jour et nuit pour mettre au point un nouveau logiciel de filtrage, soulignant qu’ils espéraient un accord le plus rapidement possible avec les maisons de disques sur l’identification des titres protégés.” Ils ont dit à la cour qu’ils ne pouvaient pas le faire et tout d’un coup, ils savent “, souligne Robert Schwartz, l’avocat ayant défendu les intérêts de Warner Bros. contre le service Scour dans un procès similaire. ” Je pense qu’ils se sont mis dans un sacré pétrin parce que j’ai l’impression que plus rien ne s’oppose techniquement à une ordonnance de fermeture “, ajoute-t-il.
Vers un cadre légal ?
Le juge Marilyn Hall Patel a déclaré vendredi, au terme d’une audience de plus de deux heures, qu’elle allait rédiger son ordonnance, promettant une décision “qui soit réalisable et qui ait du sens “, sans indiquer la date à laquelle elle pourrait rendre son jugement.Le jugement étant attendu d’une minute à l’autre, il est clair que Napster fera tout pour parvenir à un règlement à l’amiable ou tout du moins trouver un moyen de rester en vie, estiment les analystes.L’enjeu est clair : ne pas perdre la confiance des quelque 60 millions d’utilisateurs. Une nouvelle réunion de médiation est prévue vendredi prochain entre les avocats de Napster et ceux de l’Association américaine de l’industrie phonographique (RIAA).Cependant, de source du secteur, on laisse entendre que la RIAA n’aurait pas les pouvoirs de conclure un accord au nom de chacune des maisons de disques. Les négociations viseraient donc uniquement à fixer un cadre légal aux futurs dommages et intérêts.Napster, dont les services sont pour l’instant gratuits, permet d’échanger des enregistrements musicaux au format MP3, convertissant le contenu des CD en fichiers informatiques de petite taille.Afin de mettre un terme aux poursuites de l’industrie du disque, le site a offert la semaine dernière de verser un milliard de dollars sur cinq ans aux compagnies phonographiques. De plus, avec Bertelsmann, qui est entré dans le capital de Napster en novembre dernier, le site travaille sur un système à base d’abonnement.
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